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L’art rupestre, l’art du Néolithique
L’art rupestre, l’art du Néolithique
Cette expression désigne les manifestations artistiques d’âge néolithique.
Ces figures sont toujours situées à la lumière du jour, à cette époque la profondeur des grottes a perdu tout attrait. Elles apparaissent au Néolithique (environ – 8000 ans) et se prolongent jusqu’au début des temps historiques. Dans certaines régions cependant ces pratiques resteront actives jusqu’à l’époque contemporaine, en Australie en particulier.
La localisation
Contrairement à l’art pariétal très localisé, l’art rupestre concerne peu ou prou le monde entier :
– Europe (350 sites) France Le Mont Bego, forêt de Fontainebleau… Italie Le Val Camonica (figure 1) … Espagne Le Levant (figure 4)… Norvège Alta (figure 7)… le Portugal avec le site de Côa
– Asie – Russie (des dizaines de milliers de sites) Inde Bhimbetka (figure 3)….
– Amérique du Nord et du Sud (des dizaines de milliers de sites)
– Australie – Océanie (plus de 80 000 sites)
– Afrique (plus de 10 000 sites) Afrique du Nord, Sahara
La liste des sites est d’autant plus inépuisable qu’elle est constamment complétée par des découvertes répétées.
Les techniques
Les techniques peu variées comprennent :
– la gravure par piquetage (figure 1 et 8) très répandue, est obtenue par martelage de la roche avec un morceau de roche dure
– l’incision est plus exceptionnelle
– la peinture (figure 2) avec une gamme de couleurs plus étendue qu’au Paléolithique: le blanc (figure 3), en particulier, n’est pas rare.
Les sujets
En contraste avec la période précédente, les sujets sont très variés. On observe toutes sortes d’animaux, des humains, des orants, figurations plus ou moins humaines les bras levés souvent de grande taille (figure 6), des armes, des chars, des habitations, des arbres etc. De façon assez courante ces figures sont organisées en scènes : le pastoralisme, la chasse (figure 4) et la guerre sont les thèmes les plus fréquents. Curieusement un thème est commun avec l’art paléolithique: celui des mains négatives avec ou sans pseudo amputations (figure 5).
Photo jean-Dominique Lajoux
L’art rupestre, une rupture
Dans l’ensemble cet art diffère de l’art pariétal de manière radicale. D’une part il est beaucoup plus narratif, la vie quotidienne qui était régulièrement éludée par les paléolithiques est maintenant un sujet courant. D’autre part la qualité est tout à fait différente, les figures, surtout les gravures par piquetage, sont en règle générale sommaires et maladroites, elles n’atteignent jamais la qualité exceptionnelle des figures paléolithiques. Pour reprendre les distinctions d’André MALRAUX elles racontent plus qu’elles n’expriment, elles intéressent, en montrant beaucoup sur la vie quotidienne de l’époque, mais ne subjuguent jamais. Enfin, dernière différence notable, la technique de l’utilisation des reliefs naturels si courante au Paléolithique n’est plus employée.
A la fin du Paléolithique un profond bouleversement se produit dans le domaine de l’art, il devient schématique avec les galets Aziliens avant qu’au Néolithique n’apparaisse l’art rupestre qui restera balbutiant jusqu’aux temps historiques. Comment comprendre ce bouleversement subit ?
Cette énigme est peu commentée, seul Claude LEVI-STRAUSS fournit une piste : [Regarder écouter lire p. 155] « Il arrive souvent dans l’histoire de l’art qu’à certaines périodes ou dans certains domaines, la qualité esthétique diminue quand s’accroissent le savoir et l’habileté techniques.
Depuis l’Egypte ancienne jusqu’aux temps modernes on multiplierait les exemples. » La brutale régression de la fin du Paléolithique serait ainsi à mettre en rapport avec les prémisses de ce qui sera « la révolution néolithique ».Remarquons enfin que l’éclosion de l’art au début du Paléolithique supérieur est de façon courante rapportée à l’arrivée de l’Homo sapiens et à ses capacités mentales supérieures. Cette idée est apparemment tout à fait satisfaisante, elle est d’ailleurs unanimement acceptée. Pourtant, dès l’Azilien, l’art régresse alors que l’homme moderne bien évidemment conserve ses capacités mentales puisque dans les millénaires qui vont suivre il va inventer l’agriculture, l’élevage, la poterie, la métallurgie du cuivre, du fer, puis du bronze.
ZAF
Quelques éléments remarquables de l’art rupestre
Quand l’art rupestre bouscule les théories…
On imaginait jusqu’à récemment que le peuplement du continent américain s’était réalisé il y a 12 000 ans. Les premiers hommes ayant utilisé le détroit de Béring lors de la dernière glaciation.
La récente étude, sous la conduite de Maria de la Luz Gutierrez, des sites de Baja California (Mexique) vient de reculer la datation de – 4000 à – 9000 ans pour certaines représentations.
Les peintures réalisées par ces chasseurs-cueilleurs quelques siècles seulement après leur arrivée sur le continent paraissent « prématurées » sachant la distance séparant le détroit de Béring et le Mexique.
Les premiers colons du continent américain seraient-ils arrivés plus tôt que prévu ? Pour en savoir plus, voir le site de la Cité des Sciences (CR).
Une sélection d’ouvrages en rapport avec l’art rupestre
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