Présentation de l'éditeur
Réfractaires, insoumis, autochtones… les Gaulois occupent toujours une immense place dans l’imaginaire français.
Depuis l’Antiquité, ces peuples soi-disant « nés de notre terre » sont parés de toutes les vertus ou raillés pour leur barbarie, victimes de toutes les caricatures. Mais qu’y a-t-il vraiment derrière Brennus, Vercingétorix ou même Astérix et Obélix ? Dans ce nouvel opus de la série « À l’œil nu », Dominique Garcia et Jeremy Perrodeau dépouillent les Gaulois de leurs oripeaux pour en dresser un portrait documenté, vivant et malicieux. Grâce à l’archéologie et à l’histoire, ils nous entraînent à travers les forêts défrichées, les sanctuaires et les cités, sur les traces de peuples captivants. Pasteurs, cultivateurs, orpailleurs, nos Gaulois sont aussi citadins, commerçants et artisans. Sur la « terre du couchant », comme les Grecs la nommaient, ils vivent, échangent, créent avec tous les peuples de l’espace européen. Les découvertes des trente dernières années valent bien un nouveau tour de Gaule, le voici.

La chronique de Pedro Lima, journaliste et auteur.

Carnutes, Vercingétorix, Alésia, Allobroges, Vix, Gergovie… Autant de termes presque mythiques qui résonnent dans les imaginaires, évoquant pour les plus jeunes des bandes dessinées peuplées d’irréductibles gaulois ou des films à grand succès, et pour les plus anciens les cartes colorées et illustrées fixées aux murs des écoles communales, emplies de scènes héroïques et tragiques où de valeureux guerriers gaulois, aussi amateurs de cervoise, affrontaient l’envahisseur romain avant de jeter fièrement leurs armes à leurs pieds. Mais que se cache-t-il derrière le mythe? Qui étaient vraiment ces Gaulois, druides, guerriers et paysans longtemps présentés comme un peuple à la fois unifié et ancêtre de la nation française? C’est à leur découverte, ou leur redécouverte, que nous invite Dominique Garcia, dont les textes enlevés sont soutenus par les images, très créatives, de Jeremy Perrodeau. Puisant à la source des nombreuses recherches de terrain menées depuis trois décennies, l’auteur nous « donne à voir les Gaulois, à l’œil nu et sous la truelle de l’archéologue ». Le foisonnement d’informations sur les pratiques culturelles, cultuelles, politiques, agricoles, belliqueuses, économiques des tribus gauloises tient le lecteur en haleine. Outre ce tableau vivant et très documenté, on retiendra que le peuple gaulois originel, spontané et stable, longtemps véhiculé par les livres d’histoire mâtinés d’idéologie, n’a jamais existé. C’est au contraire à une diversité ethnique et à une mosaïque de populations venues d’ailleurs que l’on a affaire, puisant dans les nombreux échanges établis avec d’autres groupes humains et formant peu à peu une communauté culturelle et linguistique. Pour l’auteur, « Les Gaulois s’apparentent à des groupes celtiques implantés dans nos régions au moins depuis le début de l’âge du Bronze, au IIIe millénaire avant Jésus-Christ, et l’originalité de leur culture serait née des interactions avec les sociétés méditerranéennes – étrusques, grecques puis romaines – qui ont fréquenté ces espaces à partir du VIIe siècle avant J.C. En ce sens, la Gaule constitue une péninsule qui a accueilli des influences culturelles de différents horizons : septentrionaux, continentaux et méditerranéens ». Une mise à jour de nos connaissances historiques, utile et salutaire.