La préhistoire du Périgord
Elena Man-Estier et Patrick Paillet
Patrimoine culturel
Editions Gisserot
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Présentation de l'éditeur
La grotte de Lascaux est sans doute l'un des sites préhistoriques les plus connus au monde. Cependant, nos ancêtres préhistoriques ont laissé dans le sol et dans les grottes du Périgord de nombreuses autres traces de leur existence et de leur mode de vie. Ce sont ces sites que nous présentent les éminents préhistoriens auteurs de cette monographie sur la Préhistoire du Périgord |
Editions Gisserot
Collection : Patrimoine Culturel
32 pages
Les auteurs
Elena Man-Estier est conservatrice du patrimoine au service de l'archéologie en Bretagne.
Patrick Paillet est maître de conférence du Muséum national d'histoire naturelle (Musée de l'Homme)
Préhistoriens, ils se consacrent depuis plusieurs années à des recherches dans le Périgord.
Sommaire de La préhistoire du Périgord
Le Périgord : Une terre de Préhistoire
Géographie du Périgord
Géologie du Périgord
Les climats du Périgord, hier et aujourd'hui
Histoire de préhistoire en Périgord
L'homme en Périgord : Peuplement et culture
Le Paléolithique ancien et l'homme d'Heidelberg
Le Paléolithique moyen et l'homme de Néandertal
La sépulture : un geste profondément symbolique
Le Paléolithique supérieur et l'homme de Cro-Magnon
Le Périgord aurignacien
le Périgord gravettien
Le Périgord solutréen
Le Périgord magdalénien
La fin des temps paléolithiques
L'art préhistorique en Périgord : Une terre d'innovations artistiques
L'art des grottes (art pariétal)
L'art des objets (art mobilier)
L'art des blocs
Conservation des grottes ornées
Carte des sites préhistoriques mentionnés dans le texte
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Un extrait de La préhistoire du Périgord
Le Périgord : une terre de Préhistoire
Si le Périgord, qui correspond à peu près à l’actuel département de la Dordogne, est une terre de Préhistoire, il le doit à sa géographie, sa géologie, son climat et à l’histoire des sciences.
Le Périgord est un plateau légèrement vallonné, incliné du nord-est vers le sud-ouest et de faible altitude (475 m dans les coteaux du bas-limousin et moins de 10 m au niveau de la Dordogne à Castillon). Il est traversé par un important réseau hydrographique qui entaille des vallées profondes telles la Dronne, l’Isle, la Vézère ou la Dordogne. Ces rivières et leurs tributaires donnent à ce petit territoire sa diversité, sa richesse et sa dimension humaine. Ils constituent depuis la Préhistoire des zones refuges et des voies naturelles de passage entre le Massif central et l’Atlantique.
Hormis les granites, les grès ou les schistes qui affleurent à l’est et au nord-est, les molasses du Bergeracois et les sables et alluvions qui occupent l’ouest de la région, le Périgord correspond aux formations calcaires. La série sédimentaire est organisée en bandes successives orientées du nord-ouest vers le sud-est. Il s’agit d’abord des calcaires jurassiques, dont l’emprise s’élargit vers les causses périgourdins au sud-est, et ensuite des formations crétacées qui s’organisent au centre de la région en une large bande oblique. La formation des grottes et des abris sous roche en pied de falaise accompagne l’encaissement progressif des vallées.
Les hommes de la Préhistoire trouvèrent là, sur les versants souvent les mieux exposés, des conditions particulièrement propices à leur implantation et leurs activités, sous abris et même à l’air libre. La nature en autorisa une conservation exceptionnelle, favorisée par les abondants dépôts de pentes et les effondrements de falaises qui scellèrent et protégèrent les épais niveaux préhistoriques accumulés en continu.
Le Périgord se situe aujourd’hui à la rencontre de plusieurs influences climatiques. Qu’en fut-il durant la Préhistoire ? Par l’étude des dépôts marins et continentaux accumulés depuis plusieurs centaines de millénaires, les géologues ont mis en lumière les importantes variations du climat durant la Préhistoire, où alternaient de grandes périodes froides, les glaciations, et d’autres plus tempérées, les interglaciaires. Ces périodes cycliques étaient également rythmées par des oscillations thermiques et hygrométriques de courtes durées (quelques centaines ou milliers d’années).
Ces conditions ont favorisé la mise en place d’une mosaïque de paysages et d’environnements aux potentialités différentes offertes aux chasseurs et collecteurs. Faune et flore ont évolué au gré des variations du climat. Certaines espèces migraient épisodiquement vers des latitudes ou des altitudes plus accueillantes, d’autres se développaient, ou à l’inverse disparaissaient ou trouvaient des zones refuges. Ainsi, lors des épisodes de réchauffement, les rennes, les mammouths, les rhinocéros laineux se sont déployés vers le Nord de l’Europe, les bisons des steppes ont laissé la place aux aurochs, les cerfs et les sangliers ont occupé les zones plus tempérées. Ces recompositions de faunes ont obéis aux mêmes logiques adaptatives lors des péjorations climatiques. Mais ce sont surtout les petits animaux, beaucoup plus sensibles aux variations de température et d’humidité, qui nous renseignent très précisément sur la nature des paléoclimats.
Les hommes préhistoriques se sont adaptés aux changements climatiques. Soumis aux contraintes et aux mutations de l’environnement, ils ont pensé son exploitation de manière durable en faisant évoluer leur mode de vie, leurs outillages et leurs stratégies de chasse. Ils ont modifié également leurs rapports avec les espèces animales. Si les cervidés ont constitué une ressource constante pour l’alimentation et les matières premières, d’autres animaux ont été exploités à certains moments propices, quand leur abondance les rendait particulièrement intéressants …
L’art préhistorique en Périgord
L’art constitue l’une des innovations majeures de la Préhistoire des hommes modernes et le Périgord en représente son écrin. Nulle part ailleurs l’art paléolithique n’y est aussi bien représenté sous toutes ses formes d’expression. Le Périgord préhistorique doit en grande partie sa renommée aux nombreuses grottes ornées qui s’ouvrent sur son territoire, principalement dans les vallées de la Dordogne et de la Vézère (dont les 147 sites préhistoriques et 25 grottes ornées sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial établie par l’Unesco). On compte ici environ 1/3 des sanctuaires d’art pariétal connus en France. La région est également célèbre grâce aux innombrables objets d’art que ses grands sites, notamment magdaléniens, ont livré. Ils figurent dans la plupart des ouvrages, des manuels scolaires et s’exposent dans les grands musées comme celui des Eyzies. Sans aucun doute, nous sommes en Périgord au centre de l’univers artistique des hommes de Cro-Magnon.
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