Groupe d’études et de recherches Corps et Objet
Le Porte Objet
Appel à communications pour le colloque international
In-corporer
Nîmes, 15-16 octobre 2005
Le corps est le lieu d’une pluralité souvent indiscernable, qui le transforme en porteur de ce qui ne dépend pas de lui. Il y a un dehors infiniment signifiant du corps, qui interdit qu’on le referme sur lui-même. Ainsi, le rapport du corps aux objets que l’on y incorpore est de l’ordre de l’imagination interprétante, du lien entre ce que l’on y introduit (hineinlegen) et ce qui s’y trouve (darin liegt).
Se demander donc ce qu’est le corps et ce qu’est ce lien signifie en fait se demander ce qu’est l’interprétation. Il y a ainsi un corps interprétant, dont la métaphore repose sur l’idée d’assimilation, de dépendance (fonctionnelle ou pas) ; sur un travail souterrain aussi, celui d’absorber, d’incorporer (hineinnehmen, einverleiben), un mélange de pudendum et d’horrendum – choses qui offensent quelquefois le sens esthétique, qui disent néanmoins l’homme intérieur : entrailles, masses de chair, peaux lacérées, percées, toute cette réalité d’un corps qui in-corpore et assimile la pluralité. Ces variations de l’incorporation–assimilation peuvent se nourrir de contradictions, d’autant qu’il arrive que l’individu égare ou perde définitivement son identité, en se livrant à d’autres formes de reconnaissance et d’identification.
Il s’agit, pour cette troisième édition des rencontres « Corps et Objet » du GERCO, d’étudier toutes les formes d’incorporation d’objets, formes de l’expérience subjective à chaque fois, qui donnent les « manières d’être » et qui posent pour un objet – bijou, objet-souvenir, objet-fétiche etc. – un « vivre-avec » souvent ressenti avec nécessité. La relation à l’objet est, à ce moment-là, fusionnelle, et ne s’appuie jamais sur les jugements virtuels d’autrui. Il s’agit aussi d’accorder une attention particulière aux objets reliquaires – os de Saints, cheveux d’empereur, cendres de Jeanne d’Arc, ongles de bébé, dents de lait etc. – qui disent un ethos énonciatif, l’appartenance à une communauté, donc une expérience intersubjective, le lieu où son propre jugement est nécessairement confronté aux jugements des autres, au sensus communis. Il s’agit, dans le même temps, d’analyser les dépassements de l’appréciation personnelle, de nature contingente, vers cet « être-ensemble » propre à l’expérience esthétique.
Il va sans dire que les points de vue des anthropologues, sociologues, philosophes sont les bienvenus. Le GERCO tente, précisément, de réunir des chercheurs venant d’horizons différents, de sortir des sentiers battus de telle ou telle discipline. Cette année, le colloque aura lieu au même moment que la Biennale du Bijou Contemporain, à Nîmes. Les intervenants seront donc invités dès le jeudi, 13 octobre 2005, à visiter les divers sites d’expositions dans la journée du vendredi, 14 octobre. Les horaires, le programme détaillé et le circuit de la visite, entre Uzès et Nîmes, seront communiqués ultérieurement.
Les propositions d’intervention (15 à 20 lignes) doivent être envoyées avant le 31 mai 2005, accompagnées d’un bref CV, à l’adresse suivante : GERCO, 11 bis, rue du Lunain, 75014 – Paris, ou/et par courriel, aux trois adresses :
palanci@canoe.ens.fr , manohamonique@cegetel.net , legerco@hotmail.com
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