Alain Testard
Ethnologue.
(ou anthropologue social comme se définit lui-même A. Testard)
Intervention d'Alain Testard lors des Rencontres préhistoriques des Eyzies-de-Tayac.
Les rapports homme-femme dans la Préhistoire.
Testard fait d'abord remarquer qu'on de dispose d'aucune donnée directe pour l'étude des ces rapports humains qui n'ont laissé aucune trace.
Le matriarcat, la Déesse-mère, sont pour l'ethnologue des interprétations fantaisistes sans fondement.
- Les Vénus
Les représentations humaines dans la Préhistoire sont assez rares. La seule véritable exception concerne ce qu'on a surnommé les Vénus.
Une étude rapide de ces statuettes montre qu'elles présentent des attributs sexuels très marqués : les seins, le postérieur, le sexe (vulve) et enfin le ventre.
Les Vénus ne sont pas la marque du Paléolithique puisqu'elles sont également, pour certaines, datées du Néolithique. De ce fait on ne peut pas leur attribuer une culture en particulier. Testard parle de statuettes « trans-culturelles ».
Description des Vénus
Les représentations de la femme en statuettes sont d'une facture et d'un style très différents de celles de l'art pariétal.
Les Vénus ne sont pas réalistes, les traits sexuels sont accentués. Elles sont souvent inexpressives, sans mouvement, d'une symétrie presque parfaite.
Parlant des Vénus, Alain Testard conclue "Je n'ai pas l'impression que l'on représente la femme, ce sont plutôt des représentations du symbole de la femme".
Les Vénus semblent être la représentation symbolique de la fécondité.
- Rôles respectifs de l'homme et de la femme dans les sociétés préhistoriques.
Alain Testard, non sans humour, précise que nous n'avons pas de données sur le sujet et qul'« on ne peut rien dire » !
Si l'on sait assez précisément comment nos ancêtres tannaient les peaux, dépeçaient une bête ou taillaient les silex, on ne sait pas dire qui faisait quoi.
Si l'on se réfère à nos sociétés actuelles ou récentes, on peut affirmer que dans toutes les cultures, de manière quasi universelle, les hommes font la chasse et pas les femmes.
Pour être plus précis, on peut indiquer que les femmes « ne versent pas le sang » ; elles n'utilisent pas d'objets contondants.
Pour illustrer son propos, A. Testard cite en exemple la tribu des Ainous (Nord du Japon) où ce sont les femmes qui pêchent avec des filets. Cette « chasse » n'est donc pas sanguinolente.
D'une manière générale Testard explique que la femme n'utilise pas d'armes.
Pas de sacrifice, pas de tuerie, ces deux principes traditionnels semblent s'appliquer de manière intemporelle aux femmes. Certains scientifiques expliquent ces principes en introduisant les concepts de pureté ou de souillures.
Encore une fois, tout ceci est question d'interprétation.
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