Sur les traces des premiers Parisiens
Du 10 septembre au 31 décembre 2014
Musée Carnavalet
Exposition-dossier
Gratuite
Sur les traces des premiers parisiens
Une halte de chasseurs-cueilleurs du Mésolithique
Le musée Carnavalet - Histoire de Paris accueille, dans son espace d’actualité archéologique, l’exposition-dossier «Sur les traces des premiers Parisiens» consacrée aux recherches menées rue Henry-Farman (Paris 15e), en 2008, par une équipe de préhistoriens de l’Institut national de recherches archéologique préventives (INRAP).
Voir également notre page sur le chantier de fouilles en
2008 : le plus vieux Parisien à la préhistoire.
A gauche : mandibule humaine retrouvée lors des fouilles sur le site mésolithique de la rue Henry-Farman.
A noter, ces ossements ne sont pas présentés dans l'exposition. Photo de mandibule, Denis Gliksman, Inrap.
Hominides.com
Une toute petite exposition (une pièce !) qui présente des découvertes très intéressantes et qui resitue le gisement dans son environnement climatique avec des indications sur la faune et la flore de l'époque. La qualité des objets aurait certainement dû permettre l'attribution d'un espace un peu plus vaste.
Par ailleurs, la salle de préhistoire, à côté de l'exposition, n'était malheureusement pas ouverte lors de notre visite...
Il ne faut pas trop se plaindre car l'entrée reste gratuite... mais quand même !
C.R.
Photo
© Sara Boudjoghra
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La stratigraphie du site permet de remonter 8500 ans en arrière... au Mésolithique
© Yodrik Franel, INRAP
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La fouille a mis au jour des camps de chasseurs-cueilleurs du Mésolithique (8000-6500 avant notre ère), implantés à 250 m de la rive actuelle de la Seine. La présentation porte sur le site archéologique et son contexte environnemental, les outils et les gestes techniques de ces hommes préhistoriques, ainsi que sur les méthodes archéologiques, depuis le terrain jusqu’au laboratoire. Pour la première fois, les plus anciens restes humains découverts à Paris sont présentés au public.
Le Paris Mésolithique
Derniers chasseurs-cueilleurs nomades de la Préhistoire avant la révolution néolithique, les hommes du Mésolithique ont établi à plusieurs reprises leurs haltes de chasse sur les berges d’un bras de la Seine. Ils y ont abandonné des silex taillés et des fragments d’os d’animaux consommés sur place.
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Evolution de la faune et de la flore entre - 12000 et - 5000 ans sur Paris
d'après J.L. Monnier Remontée du niveau de la mer
© Emmanuel Ghesquière, INRAP
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Dans un paysage tempéré où la forêt remplace peu à peu la steppe glaciaire, où le cerf, le chevreuil et le sanglier succèdent au renne, au cheval de Przewalski et au mammouth, l’homme doit s’adapter à de nouvelles ressources animales et végétales. L’arc, apparu vers 12 000 avant notre ère, est plus adapté à ce nouvel environnement que la sagaie précédemment utilisée et devient l’arme de prédilection.
Au Mésolithique, les haltes de chasse sont destinées à la fabrication d’armes et au traitement du gibier (boucherie, travail des peaux, fabrication d’outils en os…). Sur le site de la rue Henry-Farman, de nombreux déchets de silex révèlent que ces hommes y ont surtout renouvelé leur panoplie de pointes de flèche. Ces minuscules pointes aux formes géométriques étaient fixées, à l’aide d’une résine, à la flèche.
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Dent de sanglier présentant des sillons qui indique que l'objet a probablement servi de couteau.
Kroko pour Hominides.com |
Pointes de flèches en silex sui devaient être fixées sur une tige en bois
Kroko pour Hominides.com
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Le premier Parisien
Le site a fourni également des restes humains, les plus anciens découverts à Paris, un fragment de fémur et une mandibule, en deux morceaux.
La mandibule révèle d’un point de vue morphologique un menton nettement saillant. Elle comporte encore 4 molaires et des alvéoles d’incisives de canines et de prémolaires. Les dents à l’usure marquée mais sans carie ni dépôt de tartre atteste de la bonne santé dentaire de ces populations.
Quelles pratiques funéraires ?
La présence de ces ossements humains isolés pose la question des pratiques funéraires mésolithiques sur ce site. Les vestiges ténus ne permettent pas de déterminer s’il s’agit d’une sépulture, hypothèse peu probable, ou de restes humains épars.
L’absence de traces d’exposition à la chaleur et de découpe sur les ossements va à l’encontre d’une éventuelle anthropophagie. Le mauvais état de conservation du collagène des os n’a pas permis de dater au carbone 14 ces plus vieux Parisiens.
Visite du 21/09/13
Voir également :
2008
: Les plus vieux habitants de Paris
2008 : la vidéo de l'INRAP lors de la découverte du site de la rue
Henry-Farman (ci-dessous)
L’Inrap
Avec plus de 2 000 collaborateurs et chercheurs, l’Inrap est la plus importante structure de recherche archéologique française et l’une des toutes premières en Europe. Institut national de recherche, il réalise l’essentiel des diagnostics archéologiques et des fouilles en partenariat avec les aménageurs privés et publics : soit près de 2 000 chantiers par an, en France métropolitaine et dans les Dom. Ses missions s’étendent à l’exploitation scientifique des résultats et à la diffusion de la connaissance archéologique au public.
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