Origine et histoire du vin
Dossier réalisé par le Musée des Tumulus de Bougon
à l'occasion de l'exposition Le vin, nectar des Dieux
Aux origines du vin
Apparu il y a huit mille ans dans le berceau fertile du Proche-Orient, le vin a traversé les plus grandes civilisations de l'Antiquité : mésopotamienne, égyptienne, grecque, étrusque, romaine, celte…
Des premières villes néolithiques à la chute de l'Empire romain, de Noé à Dionysos, il incarne LA civilisation donnée aux Hommes. La culture du vin s'est propagée sur des milliers de kilomètres, jusqu'aux côtes de l'Atlantique et de l'Océan Indien. Le vin a inspiré de très grands chefs-d'oeuvre. Son histoire est celle des peuples de l'Antiquité. Elle témoigne des échanges culturels, des voies commerciales, des progrès technologiques et sociaux.
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Génie des hommes
Les premiers chapitres de l'Histoire du vin se sont déroulés au Proche-Orient, berceau de l'agriculture et de l'écriture. Les textes mentionnent très tôt son existence : ainsi dans l'Ancien Testament, Noé en régale déjà les ouvriers chargés de construire l'Arche.
Doté d'un plus fort taux d'alcool, le vin se conserve mieux que la bière, issue de la fermentation des céréales : froment, orge, blé, seigle ou encore avoine.
Selon l'agronome romain Columelle, on agrémentait le raisin d'ingrédients divers tels que du moût, du sel, du gypse, du marbre, des aromates, de la résine ou de la poix.
Le vin des Anciens surprendrait le palais d'un amateur du XXIe siècle !
Le premier vin de l'Humanité
" L'invention " du vin est sans doute due au hasard. Il est produit à partir du fruit de la vitis vinifera, dont le jus fermente naturellement.
Son histoire commence au Néolithique. La vigne sauvage est alors domestiquée et des solutions trouvées pour limiter la fermentation du raisin.
La présence de résine de térébinthe, identifiée dans des céramiques découvertes en Iran, a permis d'authentifier les premiers vins. En effet, cet agent conservateur qui parfume le vin, l'empêche surtout de tourner en vinaigre.
Il y a 8000 ans, les hommes produisaient, stockaient, consommaient et échangeaient déjà du vin dans les régions montagneuses du Moyen-Orient.
Plaisir des vivants
Son goût incomparable et l'ivresse qu'il procure font du vin le symbole des plaisirs terrestres ou célestes : au banquet, à la table des Rois et des Dieux, bonne chère rime avec volupté de la chair.
Très tôt, les excès qu'il engendre obligent à réglementer sa consommation : selon les lieux et les époques, le vin est bu pur ou mêlé d'eau, en commun ou en solitaire, réservé à une poignée de privilégiés ou interdit aux femmes.
Dans l'Antiquité, le bon usage du vin distingue les cultures " civilisées " des peuples " barbares " : Perses, Thraces ou Celtes, incapables de juguler leur soif tels les satyres de la mythologie grecque. |
Coupe attique, Grèce, VIe siècle av. J.-C.,
Musée Vivenel, Compiègne |
Coupe en argent, Egypte, Ve siècle av. J.-C.,
Musée des Beaux-Arts, Agen
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Instrument de pouvoir
Le vin ressemble au sang, liquide vital qui symbolise les liens d'hérédité et d'alliance. A ce titre, il est le privilège des divinités et des puissants. Boire, partager le "sang de la terre ", permet de s'approprier une part de l'immortalité. D'Osiris au Christ, en passant par Dionysos, le vin est l'emblème des Dieux qui renaissent.
Offert en libation ou gracieusement dispensé lors des festins, il est l'instrument du pouvoir.
Le souverain et les élites se distinguent par la possession de somptueux services à boire, exhibés de leur vivant lors de banquets et emportés dans le secret de leur tombe. |
Nectar des Dieux
Donner à boire aux Dieux et aux morts est un devoir pour tous les hommes, riches ou pauvres. Pour étancher leur soif, le vin coule à flots dans les temples et les nécropoles.
Tout repas, tout sacrifice s'accompagne de libations de vin. Le geste consiste à " sacrifier " une part du liquide avant de le consommer. Soit il est déversé dans la terre, pour abreuver les divinités souterraines
qui favorisent la fertilité du sol, soit il est brûlé sur l'autel, pour accélérer sa montée vers l'Olympe. Dans les deux cas, la libation s'effectue à l'aide d'une coupe hémisphérique (phiale) ornée d'un ombilic central symbolisant l'origine du monde.
Situle étrusque utilisée pour les
libations aux Dieux,
Bronze, Ve siècle av. J.-C.,
Musée des Antiques, Toulouse |
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De l'Orient à l'Occident
L'EGYPTE
Le vin des Pharaons
Une fois domestiquée, la vigne peut quitter son milieu naturel et le vin, conquérir de nouveaux territoires (et de nouveaux adeptes). Partie du nord du Croissant Fertile, la viticulture se développe vers le sud
jusqu'en Egypte.
Pour les Egyptiens, le vin est d'abord un produit d'importation réservé aux souverains et à leurs proches : les premiers pharaons en emportent dans l'au-delà, mais les ouvriers des pyramides boivent de la bière.
Progressivement, le vin est produit sur place entraînant une démocratisation de sa consommation. Il ne devient pas pour autant la boisson nationale. Il est plutôt celle des envahisseurs : Hyksos, Grecs ou Romains qui importent même le vin égyptien.
A partir de la Mésopotamie et de l’Egypte, la viticulture se diffuse dans les îles de L’Egée : Crête, Chypre, Asie Mineure.
LA GRÈCE
Le vin des Grecs
En Grèce, la culture de la vigne est synonyme de Culture, celle des hommes " civilisés " qui savent exploiter la terre et cultiver ses fruits avec la bénédiction des Dieux. Comme l'olivier ou le blé, la vigne est un cadeau divin qui désigne un peuple élu, chargé d'une mission civilisatrice.
Le vin est omniprésent dans la littérature. Il inspire de nombreux mythes animés par Dionysos et son cortège (composé de Pan, de Silène, de nymphes, de ménades, de satyres et de centaures).
Les grands crus grecs sont réputés tout autour de la Méditerranée. Source de plaisirs, le vin est aussi un poison mortel qu'il convient de doser, de diluer en le mélangeant à de l'eau. Le récipient utilisé à cet effet, le cratère, grand vase à deux anses, est l'emblème de la culture du vin en Grèce.
Dionysos
Né de la cuisse de Zeus uni à Sémélé, Dionysos apporte le vin aux peuples qui ne le connaissent pas encore. Il parcourt la Méditerranée avec son joyeux cortège de satyres et de ménades au son d' “évohé”, “à boire” !
De tous les Dieux de l'Olympe, Dionysos est le plus proche des hommes et de leurs défauts ! Du vin, il incarne à la fois les plaisirs et les excès : à l'image du buveur, il peut se montrer violent, difficile à maîtriser. La vengeance qu'il réserve à ceux qui l'ont offensé est terrible. Pour l'avoir rejeté, le roi Lycurgue périt étouffé par la vigne. Les orgies qu'il préside entraînent des dérives sanguinaires : Orphée et le roi Penthée, qui refusaient de reconnaître sa suprématie, furent mis en pièces par des ménades.
Amphore à col avec cortège dionysiaque,
Grèce, Céramique attique, VIe siècle av. J.-C.,
Musée Vivenel, Compiègne |
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Du bon usage du vin
Chez les Grecs, qui le placent à l'origine de leur civilisation, le vin est aussi perçu comme un danger. L'ivresse s'attaque aux principes fondateurs de la cité : la loi, l'ordre et la modération qui permettent aux citoyens de vivre en démocratie. Sa consommation est réglementée. Sur la voie publique, elle n'est tolérée que dans des occasions particulières, comme dans les Dionysies, processions annuelles dédiées
au Dieu du vin.
En privé, le vin est bu au symposium, la " fête du boire ensemble " qui réunit les buveurs après les repas. Il se déroule selon des règles précises, destinées à contrôler les effets de l'ivresse.
Le symposium
D'abord réservé à l'aristocratie, ce passe-temps résolument bourgeois et masculin se pratique couché sur des litières (klinés), rangées le long des parois d'une pièce.
L'égalité entre les convives est symbolisée par un grand vase (cratère, lebes, stamnos) qui trône au centre de la fête. On y mélange le vin et l'eau dans des proportions fixées d'un commun accord entre les convives. Puisé à l'aide de louches (simpulum), le breuvage est servi à parts égales dans des vases à boire de différentes formes (skyphos, canthare, kylix, phiale, rhyton).
Somptueux services à boire, mobiliers et étoffes de prix, peintures murales, essences parfumées, dialogues philosophiques, jeux de sociétés et prostituées contribuent ensemble aux jeux du corps, des yeux et de l'esprit. |
Rhyton à tête de bélier
ou corne à boire grecque,
Céramique, IVe siècle av. J.-C.,
Musée des Antiques, Toulouse |
L’ITALIE
Le vin des autres
Si les Grecs n'ont pas inventé le vin, ils ont été les principaux artisans de sa diffusion en Méditerranée : en Thrace, en Italie du Sud, en Etrurie ou en Gaule celtique. Dès le VIIe siècle avant notre ère, amphores de vin, services à boire en métal, vases peints et monnaies circulent dans toute l'Europe.
A partir des comptoirs fondés par les colons grecs, ils pénètrent dans l'arrière pays. Bien avant de produire du vin, les peuples l'importent à grand frais et adoptent les rites du symposium.
Dionysos en Occident
Pendant des millénaires, la culture du vin est restée limitée à la moitié orientale du bassin méditerranéen. Au VIIIe siècle av. J.-C., elle s'implante en Occident avec la fondation des premières colonies grecques en Italie du Sud. Les premiers crus italiens voient le jour dès 700 avant notre ère, en Calabre,
en Sicile et en Campanie. Ils sont consommés dans des vases importés de Corinthe ou d'Athènes ou de plus en plus souvent, fabriqués localement à la mode grecque. Ces ateliers produisent également de grands vases en bronze utilisés pour le service du vin au banquet.
Certains cratères monumentaux s'exportent jusqu'en lointaine Gaule celtique…
Le vin des Etrusques
Voisins des Grecs d'Italie du Sud, la société étrusque adopte un style de vie semblable à celui du monde hellénique. Elle lui emprunte le goût du vin et des banquets.
Les Etrusques développent leur propre vignoble, dont le produit est exporté par bateaux vers la Gaule et l'Espagne dans de petites amphores en forme de toupie.
Les fastes de leurs banquets n'ont rien à envier au symposium grec dont ils s'inspirent largement. Même s'il s'agit toujours d'un luxe réservé à la classe aristocratique, la principale différence réside dans le rôle des femmes au banquet. Cellesci sont désormais conviées aux agapes en qualité d'épouses et de maîtresses de maison.
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L'amphore
L'amphore est l'emballage perdu de l'Antiquité. Elle apparaît au VIIIe siècle av. J.-C. en Méditerranée orientale pour transporter le vin sur de longues distances. Pour cela, elle est intérieurement enduite de résine ou de poix (utiles autant pour éviter que le vin ne tourne que pour assurer l'étanchéité), fermée par un bouchon de liège et scellée par du mortier de chaux.
La forme des amphores, différente et caractéristique selon les régions et les époques, est un précieux indicateur chronologique et commercial. De la même façon que l'on distingue aujourd'hui un vin de Bordeaux d'un Bourgogne, une amphore de l'Italie tyrrhénienne est reconnaissable tout comme celle de l'Italie adriatique.
Amphore à vin de type dressel,
Port antique de Fos
Forme dérivée des amphores rhodiennes |
Commerce international
Héritiers des Grecs et des Etrusques, les Romains poursuivent l'expansion des vignobles d'Italie. Au IIIe siècle avant notre ère, la côte tyrrhénienne - Campanie, Latium, Etrurie - se couvre de grands domaines viticoles.
Ce vin italien est principalement destiné à l'exportation. Son commerce est favorisé par la domination politique et militaire de Rome sur la Méditerranée, à partir de la fin du IIIe siècle.
Il voyage sur des navires qui sillonnent les côtes et remontent les fleuves de la Gaule. Certains de ces navires peuvent transporter jusqu'à dix mille amphores de 25 litres. Le vin est consommé d'un point à l'autre du monde, connu à l'époque des côtes de l'Inde à celles de la Manche.
Argenterie et grands crus
Les auteurs latins nous renseignent sur la hiérarchie des crus : du vinaigre consommé par la plèbe aux grands vins millésimés, dégustés par les patriciens dans leurs riches demeures.
Un vin de Falerme, mis en amphore en 121 avant notre ère, reste considéré comme le meilleur millésime de l'Antiquité. Dans la tradition du symposium, les banquets de l'aristocratie romaine rivalisent de luxe tant par la vaisselle précieuse qu'ils utilisent que par la décoration de la pièce où ils se déroulent.
royaume de Carthage colonies grecques colonies étrusques
LA GAULE
La soif celtique
Le goût immodéré des Gaulois pour le vin est souligné par de nombreux témoignages grecs et romains. On le boit en respectant les rites indigènes, à la manière de la bière en utilisant parfois des récipients particuliers pour sa préparation, comme les seaux en bois d'if. Consommé pur, il intervient dans les sacrifices.
La manière de boire des Gaulois n'a plus à voir avec le symposium grec. Aux IIe et Ier siècles avant notre ère, la Gaule est le principal marché du vin romain en Occident : il est importé par milliers d'hectolitres, sur des navires retrouvés par centaine au large des côtes de Provence, mais son commerce est sévèrement
contrôlé par les chefs gaulois.
Le vin des morts
Dans l'Antiquité, le vin entretient toutes sortes de lien avec le monde de la mort. En Gaule, comme en Egypte, en Grèce, à Rome, des amphores sont souvent déposées auprès du mort, avec des services à boire et des aliments divers, destinés à assurer sa survie dans l'au-delà.
Consommé lors de cérémonies funéraires ou utilisé pour laver les cendres recueillies sur le bûcher, le vin accompagne les âmes défuntes et leur facilite le passage dans l'autre monde. Il est enfin un moyen de communiquer avec les ancêtres, en accomplissant une libation sur leur tombe.
Cratère de Vix, Bronze,
VIe siècle av. J.-C., Mont Lassois,
Musée du Châtillonnais, Châtillon-sur-Seine
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Le vin des princes celtes
En Gaule, le vin n'apparaît que vers 600 avant J.-C., date à laquelle les Grecs fondent la colonie de Marseille et plantent du vignoble dans l'arrière pays. Ce vin est commercé en faibles quantités, dans des amphores dont les tessons parsèment le long du cours du Rhône et de la Saône.
Il est accaparé par les " princes " gaulois, qui s'efforcent d'adapter les rites du symposium grec aux coutumes locales. Rare et exotique, le vin est un breuvage que l'on se doit de boire aux yeux de tous dans une luxueuse vaisselle importée (vases en bronze fabriqués en Italie, céramiques à figures rouges et noires provenant de Grèce). Mais il est également emporté dans sa tombe, à l'instar de la princesse de Vix qui se fit accompagner pour son dernier voyage par le plus extraordinaire cratère en bronze fabriqué par des artisans grecs. |
Les symboles du vin ou " Entre figuration et abstraction "
A la différence des vases grecs, la vaisselle à boire utilisée par les aristocrates celtes ne comporte pas d’images figurées. Le vin et ses effets sont évoqués d’une façon plus symbolique : les artisans gaulois imitent, puis détournent les décors observés sur la vaisselle méditerranéenne. Sur les vases en or, en bronze ou en terre cuite, les motifs de la palmette et du rinceau sont démultipliés à l'infini, telle la vigne de Dionysos. Satyres, ménades et autres représentations narratives sont remplacés par des figurations ambiguës, créatures contorsionnées, à moitié imaginaires, semblant accomplir des danses frénétiques et reflétant les croyances celtiques.
Ces motifs témoignent d'un rapport particulier à la boisson et à l'ivresse qu'elle procure, tendant vers un but précis : la transe qui rapproche l'homme des divinités à travers la consommation et la libation du vin.
Amphores sacrifiées et puits rituels
En Gaule comme en Grèce, le vin occupe une place importante dans la vie religieuse. Les sanctuaires gaulois livrent des milliers d'amphores, consommées dans le cadre des rituels.
Les libations accomplies par les prêtres obéissent aux mêmes principes que dans le monde méditerranéen : dédiées aux divinités souterraines, les amphores sont déversées sur le sol ou précipitées dans des cavités creusées après avoir été
" sabrées ".
Entre Toulouse et Agen, des centaines de puits ont reçu sur leur fond des dépôts intentionnels d'objets plus ou moins riches contenant des amphores, de la vaisselle, des objets liés à la vie militaire. Il pouvait s'agir de puits funéraires ou de puits à offrandes, espace de communication entre le monde des vivants et celui des morts.
Le vin gaulois
Ce furent sans doute les Grecs de Marseille qui implantèrent le premier vignoble en terre gauloise, au début du VIe siècle av. J.-C. Après avoir fait l'objet d'un commerce florissant pendant plusieurs siècles, ce vin subit la concurrence du vin de l'Italie romaine à partir du IIIe siècle av. J.-C.
Aux IIe et Ier siècles av.J.-C., la Gaule est le principal débouché du vin romain. Véritable " Eldorado ", la Gaule céda à Rome de l'or et de l'argent en quantités immenses pour satisfaire sa soif.
Les gaulois ne commencèrent en effet à produire du vin en abondance qu'après la conquête romaine de 52 av. J.-C. En témoignent des installations viticoles nombreuses, réparties aux quatre coins du territoire ainsi que de multiples ateliers de fabrication d'amphores. C'est donc aux premiers siècles de notre ère qu'il faut faire remonter l'origine de nos grands vignobles. |
Monnaie celtique (statère arvernes),
Or, vers 58-52 av. J.-C.,
Musée des Beaux-Arts, Lyon |
Les styles et les formes de la céramique grecque
La céramique attique
Plusieurs styles définis par le décor et la technique de fabrication précèdent la céramique
attique. Ce sont :
- la période proto-géométrique (1050 - 900 av. J.-C.)
- la période géométrique attique (900 - 650 av. J.-C.)
- la période orientalisante (650 - 550 av. J.-C.) caractérisée par la céramique ionienne et corinthienne.
En 550, la céramique attique supplante la céramique corinthienne.
Amphore attique,
Céramique, VIe siècle av. J.-C.,
Musée des Antiques, Toulouse
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Les vases attiques de style à figures noires :
Les détails sont marqués par des incisions au burin accompagnées de retouches de rouge et de blanc sur le fond orangé de l'argile cuite. Vers 560, ce style atteint son apogée. La céramique attique affirme sa suprématie.
Les thèmes préférés des peintres sont les moments tragiques tirés des poèmes sur la guerre de Troie, des scènes religieuses mythologiques et de combat, mais aussi des scènes de la vie quotidienne : banquets...
Les vases attiques de style à figures rouges :
Vers 530, l'idée d'inverser le système de bichromie va donner un nouveau souffle à une création qui s'enlise. L'artiste préfère désormais remplir le fond avec du noir laissant apparaître les figures dans la couleur naturelle de l'argile.
Ainsi, il n'est plus obligé d'inciser les détails, mais il peut les dessiner ou les peindre, et obtenir des effets décoratifs plus attrayants.
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Oenochoé,
Céramique attique, VIe siècle av. J.-C.,
Musée des Antiques, Toulouse
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Techniques :
Les vases sont le résultat d’un long travail où interviennent de nombreux ouvriers. Il faut extraire l’argile, la pétrir, l’affiner, tourner les pièces, les décorer une à une, chauffer longuement le four, surveiller, minutieusement la cuisson. A chaque étape peuvent intervenir des malfaçons. C’est pourquoi les potiers se placent sous la protection
d’Athènes.
Les vases à figures noires :
Dans un four, les vases en argile sont chauffés jusqu’à ce que celle-ci passe du brun au rouge. Puis du bois vert est mis dans le foyer et les vases deviennent entièrement noirs. Après refroidissement, les parties vernies (avec de l’argile trés fine mélangée à de la cendre de bois), c’est-à-dire les figures, restent noires. Les autres parties, le fond repassent au rouge.
Les vases à figures rouges :
C’est la même technique, mais inversée. Le fond est enduit de vernis et donc restera noir à la fin de la cuisson.
Glossaire
Amphore :
grand récipient à deux anses, dont le pied peut être remplacé par une pointe se fichant dans le sable, utilisée pour le transport et le stockage de différentes denrées : vin, huile, poisson, sauces, céréales.
Bacchus :
Dieu romain de la vigne, du vin, de la végétation, de la danse ainsi que des plaisirs de la vie, fils de Jupiter et de la mortelle Sémélé. Il est parfois nommé Liber car le Dieu du vin délivre l'esprit de tout souci.
Bucchero :
terme italien qui désigne la céramique étrusque à vernis noir brillant, imitant les formes et les apparences de la vaisselle de bronze.
Canthare :
vase à boire avec un pied évasé et deux anses verticales. C'est un attribut de Dionysos.
Cratère :
grand récipient à deux anses utilisé pour le mélange de vin et d'eau. Leur large embouchure permettait d'y puiser facilement. Il existe plusieurs types de cratères qui doivent leur nom soit à la forme de leurs anses : cratère à colonnettes, cratère à volutes ou à la forme de leur panses : cratère en calice, cratère à volutes.
Dionysos :
Dieu grec de la vigne, du vin, de la végétation, de la danse ainsi que des plaisirs de la vie, fils de Zeus et de la mortelle Sémélé.
Libation :
offrande de liquide (lait, vin ou mélange de vin et de miel) effectuée à l'aide d'une phiale faite à une divinité, déversé sur le sol ou brûlé sur l'autel, lors d'une fête, un départ, un événement ou un culte familial ou en l'honneur des morts.
Ménades :
personnages féminins divins ou semi divins appartenant au cortège de Dionysos.
Oenochoé :
variété de vase en terre cuite mais aussi en métal précieux servant à transvaser le vin. Sorte de cruche, elle comporte une anse surélevée et une embouchure trilobée. Elle pouvait également servir pour les libations et figure parmi les offrandes funéraires.
Phiale :
coupe hémisphérique utilisée pour les libations, sans anse ni pied, pourvue à l'intérieur d'une saillie centrale (ombilic) symbolisant l'origine du monde.
Rhyton :
corne à boire d'origine crétoise, en métal ou en céramique dont l'extrémité a la forme d'une tête animale ou humaine.
Satyres :
créatures de la mythologie grecque qui incarnent la force vitale de la Nature. Ils font partie du cortège dionysiaque. Leur représentation la plus courante montre une créature mi-humaine mi-animale (oreilles pointues, deux cornes au front, corps velu, queue de cheval ou de chèvre). Ce sont des êtres paisibles, mais possédés par l'amour du vin et la lubricité.
Situle :
récipient de métal, en forme de seau étroit et haut, muni le plus souvent d'une anse mobile et servant principalement dans le transport de l'eau. Le terme situla a donné le mot français seau.
Skyphos :
vase à boire, sorte de bol, pourvu de deux anses généralement horizontales.
Stamnos :
grand vase à boire ouvert, tenant à la fois de l'amphore et du cratère, pourvu de deux anses horizontales et généralement pourvu d'un couvercle. Il est employé pour conserver le vin.
Titulus pictus (pl : tituli picti) :
inscriptions peintes habituellement en latin sur le col d'une amphore. Ancêtre de l'étiquette, indiquant le vignoble d'origine du vin ainsi que l'année de sa récolte, voire le nom d'un négociant ou d'un destinataire.
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