Des traces de pas au Mexique
La colonisation des amériques par les hominidés plus ancienne que prévu ?

Une première datation à - 38 000 ans sur les couches supérieures
La préhistorienne Silvia Gonzales (Université John Moores, Liverpool, Grande-Bretagne) avait annoncé que des traces de pas fossilisées avaient été découvertes dans des cendres volcaniques du site de Cerro Toluquilla.
La scientifique datait les empreintes de - 38 000 ans en se basant sur les sédiments lacustres trouvés au-dessus de la couche volcanique.
Ces traces, et leur datations repoussaient l'arrivée des premiers hominidés de 22 000 ans en arrière. En effet le scénario communément admis, quoique contesté, estimait l'arrivée des premiers hommes il y a 12 000 ans, par le détroit de Béring lors d'une période de glaciation (et donc à pied sec).

Vision globale sur les traces de pas retrouvées à Cerro Toluquilla	Deux traces de pas isolées	Une trace de pied... humain ?

Une nouvelle datation de la roche en elle-même...
C'est dans la revue Nature que Paul Renne et son équipe (Centre de géochronologe de l'Université de Berkeley) vient d'annoncer une nouvelle datation.
C'est en analysant la roche volcanique elle-même par la méthode Argon 40/ Argon 39 que les scientifiques sont parvenus à une datation de 1,3 millions d'années ! Une autre méthode de datation, le paléomagnétisme, a confirmé cette étude.

Paul Renne déclare dans la revue Nature qu'il est impossible que les pas soient ceux de nos ancêtres. Sans proposer de solution de rechange il montre l'impossibilité d'une présence "humaine" à cette époque dans la région. Il indique toutefois que si les preuves étaient apportées que les traces sont d'origine humaine, ce serait une découverte archéologique sans précédent.
Il faut noter qu'à cette période les Homo sapiens n'existaient pas encore, et que si l'Homo erectus se déployait sur la planète (en Europe, Afrique et Asie) il ne pouvait pas encore se trouver sur le continent américain.

En France, Pascal Picq est également partagé sur le sujet, et avoue "avoir encore du mal à y croire" mais pense que "ce ne serait pas la première fois que des bouleversements majeurs se produisent en paléonthologie".