Une amputation réussie au Néolithique
Il y a 7 000 ans les hommes de la Préhistoire ont amputé un membre... sans faire mourir le "patient" !
Une étude vient d'être publiée dans la revue Antiquity concernant un squelette découvert en 2005 en France sur la commune de Buthiers-Boulancourt (à 70 kilomètres de Paris). L'équipe de chercheurs est constituée de Cécile Buquet-Marcon, Philippe Charlier et Anaïck Samzun.
Datation du site
Sur ce site datant du Néolithique les chercheurs ont pu effectuer des mesures de datation au radiocarbone : les poteries retrouvées dans les fondations datent de 4900 à 4700 BC (Before Christ) soit 7000 ans avant notre ère.
Une sépulture étonnante
Le squelette a été retrouvé dans une sépulture mesurant 2,5 x 1,6 mètres sur une profondeur de 1,5 mètre. Ces dimensions sont exceptionnelles, à la fois par rapport aux autres sépultures du site, mais également par rapport à celles de l'époque.
Avec le corps, les chercheurs ont mis à jour des objets funéraires très spécifiques : une lame de hache en schiste poli (20,5 cm) et un pic en silex de grande dimension (30 cm).
Aux pieds du squelette se trouvaient les restes complets d'un petit animal identifié comme un agneau. Les animaux retrouvés complets dans une tombe humaine sont extrêmement rares.
Un squelette amputé.
Le squelette retrouvé est celui d'un homme robuste, assez âgé pour l'époque (40 ans), édenté et qui devait souffrir d'arthrose.
Son corps était orienté est-ouest, la tête à l'est, regardant vers le sud.
Il est assez complet à l'exception notoire d'un avant-bras et de la main. L'étude de la sépulture montre qu'il ne peut s'agir d'un enlèvement des ossements dû à un déplacement de terrain.
Les chercheurs émettent l'hypothèse que le bras de cet homme a été arraché suite à un accident. Il a été ensuite "opéré" de façon à couper proprement la blessure à l'aide de silex.
L'étude des ossements confirme que ceux-ci ont cicatrisé et que l'homme a survécu plusieurs mois à son opération.
Conclusion
Les dimensions de la sépulture et les armes qui y étaient déposées indiquent que nous sommes devant la tombe d'un personnage important de l'époque (un chef, un dignitaire...). Le fait d'avoir survécu à ses blessures et son âge montrent que son entourage a dû s'occuper de lui en permanence lors de sa convalescence et la fin de sa vie.
Chercheurs
Cécile Buquet-Marcon, Philippe Charlier et Anaïck Samzun.
Voir aussi le dossier consacré à la Paléopathologie, l'étude des maladie de nos ancêtres préhistoriques
Sources :
Antiquity
Sciences et Avenir
News 18/01/10
|