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Pointe néolithique - Communiqué du CNRS (01/10/05)

Une pointe de flèche colorée du néolithique
Des traces de couleur sur un outil !

Pointe de flèche Néolithique - CNRSUne double tombe du néolithique
C'est sur le site de Beaurieux-la-Plaine que deux sépultures néolithiques ont été mises à jour.
Les deux tombes contenaient, outre deux individus, 20 pointes de flèches, 6 vases, des coquilles de moules d'eau douce, des résidus de colorant, un carquois, et différents outils (en bois de cerfs, os et silex)... La découverte est exceptionnelle tant par la quantité que par la qualité des trouvailles.


Une pointe colorée
Sur l'une des pointes de flèches est tracé un épais "trait" de couleur grise.
Ce fait est important car les outils du néolithique sont bruts et ne présentent pas de traces colorées de ce type. Mais selon Laurence Manolakakis (spécialiste du néolithique et des pierres taillées au CNRS), "il est bien trop tôt pour parler de flèche peinte”.
L'analyse de la partie grise permettra de déterminer sa nature : simple colorant ou reste de substance empoisonnée.
A suivre donc...

Lire le communiqué complet ci-dessous.

 


Le texte du communiqué du CNRS
« Alors que nous fouillions le site de Beaurieux-la-Plaine, entre Reims et Soissons, une structure en ellipse, longue de 15,5 mètres et large de 4 mètres nous est apparue », raconte Laurence Manolakakis, spécialiste du néolithique et des pierres taillées au CNRS. Les archéologues, qui depuis trois décennies s'intéressent à toutes les traces des occupants de la vallée de l'Aisne - des premiers agriculteurs aux gallo-romains -, venaient de mettre au jour une sépulture néolithique.

Avant que les plaines de Beaurieux ne soient transformées en carrières de graviers, un premier décapage à fleur de terre a révélé les emplacements de fossés et de trous de poteaux. Au printemps 2005, les chercheurs de l'Inrap 1 et de l'équipe « Protohistoire européenne » du laboratoire Arscan 2 dégagent deux tombes côte à côte, initialement couvertes de tertres en terre et qui recèlent un véritable trésor : une « collection » de 20 pointes de ­flèches en silex.

La tombe de gauche renferme un individu jeune, recroquevillé. Autour de lui, 6 pointes de flèches, 4 vases, un amas de coquilles de moules d'eau douce et d'autres éléments qui restent à examiner : carquois, vases écrasés, résidus de colorant, outils en bois de cerf, en os, en silex, etc. Dans la seconde tombe, coffrée de pierre, un adulte repose aussi, en position encore plus contractée, accompagné de 14 pointes de flèches, 4 lames de silex, une grande coquille de moule d'eau douce et 2 vases.

Certaines pièces sont teintées de colorant, mais, fait inédit, sur l'une des pointes de flèche est nettement tracée une bande gris clair. Pour Laurence Manolakakis, « il est bien trop tôt pour parler de “flèche peinte” ». Seule l'analyse en cours dira s'il s'agit d'un ornement ou d'une trace de poison. Cette pointe de flèche, parfaitement régulière, est aussi particulièrement impressionnante (6,7 g pour 8 cm) comparée à celles retrouvées sur des lieux d'habitat (3 à 4 g pour 4 à 5 cm). Il s'agit peut-être de la tombe d'un individu important. On en sait très peu sur les rites funéraires de cette époque car jusque-là, seules des parties de nécropole ont été retrouvées, essentiellement en Allemagne. L'équipe tout entière s'est attelée à la reconstitution du mobilier funéraire, qui a permis d'établir la datation à - 4 200 ans 3, à l'analyse des matières, du façonnage des flèches et des vases, à la datation et à l'étude des squelettes (âge, sexe, pathologies, lien de parenté...). Avec pour travaux d'automne, l'examen des parcelles contiguës : peut-être contiennent-elles de nouvelles tombes, d'autres monuments ou qui sait, un habitat ?

Magali Sarazin

1. Institut national de recherches en archéologie préventive : www.inrap.fr
2. Arscan, « Archéologies et sciences de l'Antiquité », est un laboratoire commun CNRS / universités Paris-I et Paris-X / ministère de la Culture.
3. Début du « Michelsberg », une culture homogène du Néolithique moyen qui s'étend de l'est du Bassin parisien à l'Allemagne, en passant par la Belgique et le Luxembourg, de - 4 200 à - 3 700 ans avant notre ère.

 


News 01/10/05

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Sur internet
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