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Abri Castanet (Périgord) : les plus vieilles œuvres pariétales du monde ?
Les blocs gravés d’art pariétal retrouvés sous l’abri Castanet sont datés de – 37 000 ans...
Publiant leurs travaux le 14 mai dans PNAS, des chercheurs américains et européens étudiant l’abri sous roche appelé Abri Castanet, en Dordogne, y ont découvert une portion de la voûte, effondrée, gravée de représentations qui s’avèrent les plus anciennes formes d’art pariétal connues au monde, vieilles de 37 000 ans.
L’étude
L’abri Castanet, à Castel Merle dans le Périgord Noir (Dordogne), site paléolithique découvert en 1911 et connu pour la richesse de ses vestiges (dont des représentations symboliques parmi les plus vieilles d’Eurasie), fait depuis quinze ans l’objet de fouilles par une équipe internationale qui y a notamment découvert, en 2007, un bloc de calcaire jadis tombé de la voûte, et décoré de gravures. C’est l’analyse géologique et contextuelle de ce bloc rocheux qui permet aujourd’hui à ces chercheurs de donner son âge – environ 37 000 ans – et d’établir qu’il se situait, avant l’effondrement, à environ 2 m de hauteur, à portée de main des Aurignaciens qui occupaient le lieu à l’époque : il s’agit donc du plus ancien élément d’art pariétal jamais découvert à ce jour.
Un contexte archéologique clair
De précédentes radio-datations au carbone avaient permis de dater de 37 000 ans de nombreux artéfacts présents sur le sol – notamment des centaines de parures telles que dents d’animaux et coquillages percés ou perles d’ivoire. L’étude d’aujourd’hui – géologique, celle-ci – permet de confirmer que le pan de voûte effondré – orné de gravures – s’inscrit tout-à-fait dans ce cadre archéologique.
« La surface décorée de ce bloc de plafond effondré de 1,5 tonnes était en contact direct avec la surface archéologique exposée sur laquelle il est tombé. Parce qu’il n’y avait pas de sédimentation entre la surface gravée et la couche archéologique sur laquelle elle s’est effondrée, il est clair que les occupants aurignaciens de l’abri sont les auteurs de cette décoration du plafond », disent les chercheurs, qui parlent d’un « contexte archéologique parfait ».
Un art « de proximité«
Décoré notamment de représentations de ‘vulves’ (un classique des symboles paléolithiques), de figures géométriques et d’animaux, teintés d’ocre, le bloc rocheux vient de la face inférieure de l’ancienne voûte de l’abri Castanet, occupé par les Aurignaciens. Contrairement aux œuvres d’autres sites, « profondément enfouies sous terre et loin des zones de vie, les gravures et les peintures de Castanet sont directement associées à la vie quotidienne, compte tenu de leur proximité avec des outils, des foyers, et des lieux de fabrication de parures et d’outils en os ou en bois de cervidés », conclut l’anthropologue Randall White, de l’Université de New York, un des auteurs de l’étude.
F.Belnet
Sources :
PNAS.org,
ScienceDaily,
AFP/Libération.fr