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Vallée des Merveilles
Vallée des Merveilles
Les gravures sur les flancs du mont Bégo
Tende – Alpes-maritimes
Situation de la Vallée des Merveilles
C’est en plein coeur du Parc national du Mercantour que se trouve le mont Bégo et la Vallée des Merveilles. L’endroit n’est accessible qu’en randonnée ce qui explique que le site préhistorique a été si bien conservé, jusqu’a présent.
Le mont Bego, qui culmine à 2 872 mètres, domine de son imposante stature les vallées. Le relief a été modelé par les glaciers qui dévalaient ses pentes il y a quelques 10 000 ans.
Trainés par les glaciers, presque laminés par les roches et glaces en mouvement on retrouve des moraines, des polis glaciaires et quelques blocs isolés. C’est sur ces « dalles » polies (pélites schisteuses et grès) par la glace qu’on retrouve la grande majorité des gravures : les surfaces planes et colorées mettent en évidence les gravures réalisées en creux.
Les deux sites principaux des Merveilles sont Fontanalba et la Vallée des Merveilles.
La découverte des gravures du mont Bégo dans la vallée des Merveilles
Peu accessibles, les gravures sont longtemps restées un mystère
C’est à partir de 1460 que quelques voyageurs, comme Pierre de Montfort, ont commencé à citer les gravures de la Vallée des Merveilles dans leurs carnets de voyage. Contrairement à l’époque actuelle, le tourisme n’était pas une activité de masse… seuls quelques érudits souhaitaient ainsi découvrir de nouveaux paysages, de nouveaux lieux.
A partir du 16ème siècle la Vallée des Merveilles est citée dans plusieurs ouvrages mais généralement par des auteurs n’ayant pas été sur place : ils reprennent les informations recueillies auprès des habitants de la région. Le curé Onorato Lorenzo, l’abbé Pietro Gioffredo font partie de ces auteurs qui n’ont jamais escaladé le mont Bego.
En 1801 le médecin François-Emmanuel Fodéré parcourt une partie de la Vallée des Merveilles. Il relate ses découvertes dans un livre publié en 1821. Même s’il interprète de manière erronée l’origine des gravures, il reste l’un des premiers à véritablement raconter ce qu’il a vu.
En 1868 c’est un botaniste anglais, M.F.G.S. Moggridge qui attribue le premier les gravures à la période préhistorique. Il est suivi en 1877 par le préhistorien Emile Rivière qui va véritablement commencer une étude du site avec un dessinateur pour relever les gravures. Sa publication en 1878 va permettre à la communauté scientifique de prendre conscience de l’importance des gravures rupestres du mont Bego.
Les études des gravures des Merveilles
Parmi les scientifiques ayant étudié les gravures des Merveilles, on peut citer les trois noms les plus célèbres.
Clarence Bicknell, ancien pasteur et botaniste, était tout d’abord venu étudier la flore de la région en 1885. Il finit par s’installer au Val Casterino pour continuer ses études botaniques mais également pour les gravures… Il enchaîne les découvertes de nouveaux pétroglyphes et recense plus de 7 000 gravures, jusqu’à sa mort en 1918.
En 1927 c’est le sculpteur Carlo Conti qui reprend le flambeau. Il relève plus de 35 000 gravures et établit la première carte archéologique du site en numérotant les gravures. Son étude se termine en 1942.
A partir de 1967 jusqu’à aujourd’hui c’est Henry de Lumley qui organise le relevé systématique de toutes les gravures avec le concours de l’Institut de Paléontologie Humaine à Paris, ainsi que le Laboratoire départemental de Préhistoire du Lazaret à NIce, et le musée départemental des Merveilles de Tende, services du Conseil Général des Alpes-Maritimes. Des campagnes sont organisées tous les étés.
Les différentes gravures de la Vallée des Merveilles :
les pétroglyphes
Il a été dénombré plus de 40 000 gravures sur l’ensemble du site dont au moins 35 000 pétroglyphes pré-protohistoriques. Elles sont gravées sur plus de 4 000 pierres ou « dalles ». Parfois associées entre elles, parfois seules, une étude statistique est en cours pour essayer de comprendre si les agencements sont fortuits ou si certaines séquences se répètent. Dans ce dernier cas nous serions peut-être en présence d’une sorte de code de communication, de pré-écriture.
On distingue cinq catégories de gravures : les corniformes, les armes et outils, les figures anthropomorphes, les figures géométriques et pour finir les figures non représentatives. Certaines représentations sont très fréquentes comme les corniformes, les poignards… d’autres sont uniques comme la gravure dite « du Sorcier ».
On distingue 3 types principaux de gravures dans cette catégorie : les figures simples rayonnantes (soleil, croix…), les fermées (cercles, rectangles), les réticulées (formes quadrillées). Ces derniers, les plus nombreux, représentent probablement des parcelles de champs parfois traversées d’un chemin ou d’un cours d’eau…
Les figures géométriques représentent 7% du total des gravures et 12,5% si l’on ne tient compte que des gravures représentatives.
Les armes et outils sont constitués principalement d’hallebardes et de poignards. Ces derniers, majoritaires, se reconnaissent à la forme triangulaire de la lame et à la poignée généralement plus courte. Les hallebardes sont formées d’une lame positionnée perpendiculairement à un long manche. Ce sont les armes, en particulier les poignards, qui ont permis de dater les gravures en les comparant avec des armes réellement retrouvées. Les figures d’armes et d’outils représentent 4% du total des gravures et 7,2% si l’on ne tient compte que des gravures représentatives.
Les figures non représentatives
Toujours exécutées comme les autres gravures, par percussion directe de la roche, les figures non représentatives sont des cupules, isolées ou en groupe, alignées ou simplement regroupées. Il n’est pas possible d’y voir une signification spécifique. Ce sont peut-être tout simplement des dessins inachevés, des « tests », des figures commencées mais « ratées ». Les figures non représentatives représentent 42,8% du total des gravures
Quelques gravures exceptionnelles et uniques
Les noms de ces gravures ne sont attribués que parce qu’elles nous inspirent à nous, hommes modernes. La Danseuse, le Chef de tribu, le Sorcier ou le Christ n’avaient certainement pas la qualité que nous leur prêtons.
Hominides.com remercie Silvia Sandrone, attachée de conservation au Musée départemental des Merveilles pour la documentation et les photos de la Vallée des Merveilles.
Crédit photographique: G. Véran – Conseil Général des Alpes-Maritimes ; S. Sandrone – Musée départemental des Merveilles (Tende) ; G. Fea.
Relevés : Laboratoire départemental de Préhistoire du Lazaret (Nice) et Musée départemental des Merveilles (Tende) – services du Conseil Général des Alpes-Maritimes.
A voir également, le site du photographe Emmanuel Breteau sur la Vallée des Merveilles
La Vallée des Merveilles en pratique
Conseils de bon sens
Lors de votre randonnée vous allez vouloir prendre des photos et regarder les gravures.
Admirez et photographiez sans toucher les gravures et la roche de quelque manière que ce soit.
A ne pas faire :
Gratter, mouiller, écrire, graver… Et ne riez pas : de nombreux « touristes » se croyant certainement très intelligents ont cherché à laisser une trace de leur passage, d’autres ont voulu contraster les gravures pour les prendre en photo. Tous ont irrémédiablement abîmé ces vestiges millénaires.
Horaires et jours d’ouverture :
La Vallée des Merveilles est accessible de mai à septembre. Le reste du temps le climat (pluie, neige) ne permet pas de parcourir sans risque la montagne ni de voir les gravures.
Une randonnée en montagne… ça se prépare !
La montagne n’est pas un lieu de vacances comme les autres. En un instant le temps peut changer et passer du grand soleil à une pluie diluvienne.
Préparez votre randonnée : vêtements chauds, bonnes chaussures de marche (pas des baskets !), barres énergétiques, cartes. Consultez la météo régionale.
Dans tous les cas ne partez jamais seul, et prévenez toujours votre entourage de votre randonnée, de votre parcours et de votre horaire de retour.
Nous vous recommandons très fortement d’utiliser les services des nombreux guides de montagne qui sont à votre disposition sur place pour une randonnée sécurisée. Cela vous permettra également de trouver et voir certaines gravures difficiles à localiser.
Conseil : il est judicieux de voir le Musée des Merveilles de Tende avant de voir les gravures en randonnée.
Vallée des Merveilles avec les Guides des Merveilles
Guide Vallée des Merveilles | Parc du Mercantour
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