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Castel Merle
Le Vallon des Roches
Sergeac
« Le vallon de Castel Merle, c’est un regroupement de dix abris sous roche qui ont tous été occupés au paléolithique supérieur, entre moins 30.000 ans et moins 13.000 ans. Ce qui est très intéressant, c’est que ce sont des lieux de vie. » Isabelle Castanet
Situation
Le Vallon de Castel Merle (ou Vallon des Roches) est situé sur la commune de Sergeac, à 9 kilomètres de Montignac (Lascaux). Il est traversé par le ruisseau des roches qui se jette dans la Vézère. Ce cours d’eau est le vestige probable de la rivière qui a dû, il y a plusieurs millions d’années, éroder le plateau calcaire et former le vallon proprement dit.
De chaque côté de celui-ci, au pied des hautes parois des falaises, plusieurs gisements préhistoriques ont été mis à jour. Sur une zone de 300 mètres carrés on ne dénombre pas moins de onze sites paléolithiques, du Moustérien au Magdalénien. Néanmoins, tous ces abris sous roche ne se visitent pas car les fouilles continuent…
A noter, de mi-juin à mi-septembre de nombreuses animations sont organisées pour toute la famille : tir au propulseur, allumage de feu préhistorique… Renseignez-vous avant de venir pour connaître les horaires.
2 périodes principales d’occupation par les homininés du site de Castel Merle
Le site de Castel Merle présente une typologie particulière unique en France : un petit canyon dont les falaises sont espacées de 100 mètres délimite une zone de tranquilité où coule un ruisseau. Les abris sous roches qui bordaient le vallon ont dû être un havre de paix pour les premiers hommes qui s’y sont installés.
Il y a 85 000 ans c’est l’homme de Néandertal qui campe dans les abris Blanchard II et celui des Merveiles. Il y laisse principalement des outils de pierre du Moustérien, seules preuves de son passage. Curieusement ces abris sont exposés au Nord et donc moins ensoleillés et chauds que les autres. On ignore totalement les raisons de ce choix.
Il y a 35 000 ans ce sont les premiers Cro-Magnons qui colonisent le Vallon de Castel Merle. Ils prennent possession de l’ensemble des abris. Les datations ne permettent pas de savoir précisement si tous les abris étaient utilisés simultanément. Si c’était le cas, les habitants devaient former un petit village, comme des pavillons de part et d’autre d’une rue !
Des abris sous roche effondrés
Au Paléolithique les abris sous roches étaient constitués d’une avancée de roche qui formait une sorte d’auvent. C’est ce « toit naturel » qui a attiré les premiers hommes. N’étant pas fermé, l’abri emmagasinait la chaleur reçue dans la journée et la restituait dans la nuit. La voûte de l’abri protégeait des intempéries.
Aujourd’hui, les abris sous roches de Castel Merle sont totalement différents de l’époque paléolithique : la plupart des voûtes sont tombées… On se retrouve donc plutôt face à des falaises bien verticales (voir photo à droite).
Les abris sous roches s’étant effondrés au fil du temps et des périodes de gel/dégel, cela a permis à la fois de rendre innacessible la stratigraphie sous-jacente, mais également de protéger les éléments qu’elle contenait ! Certes, certains blocs ornés se sont abîmés dans leur chute mais le recouvrement par les sédiments a permis leur conservation.
Carte de situation des gisements préhistoriques de Castel Merle, commune de Sergeac (Dordogne).
– 1 Abri des Merveilles
– 2 Partie vierge
– 3 Abri Blanchard II
– 4 Partie vierge
– 5 Abri Blanchard I
– 6 Abri Castanet
– 7 Partie Vierge
– 8 Abri Reverdit
– 9 Rochers de l’Acier
– 10 Abri Labattut
– 11 Abri de la Souquette
– 12 Ferme de Castel Merle
L’auteur ne mentionne pas l’abri du Four et le Trou du guetteur qui ont été principalement occupés à la période médiévale.
Abri Reverdit
L’abri Reverdit (anciennement abri des Roches) est découvert en 1875 par Alain Reverdit qui travaille alors pour l’Administration des Tabacs. Il fait ses recherches principalement dans les remplissages archéologiques en place, sous l’abri. Les fouilles sont reprises entre 1911 et 1914 par Franck Delage à l’avant de l’abri. Outre des fragments sculptés ce dernier met à jour des pierres à anneaux et cupules.
C’est seulement en 1923 que Marcel Castanet, propriétaire du site, découvre une frise de sculptures sur la voûte de l’abri : un cheval, deux bisons et la ligne dorsale d’un troisième. Le relief a été malheureusement en partie détruit par l’érosion. Le style de la frise évoque, selon Denis Vialou, les ensembles pariétaux du Cap-Blanc ou de Commarque.
Les traces de plusieurs foyers dans la stratigraphie démontrent que l’abri était également occupé par l’homme.
Période : Magdalénien
Classé Monument Historique le 5 juillet 1924
Abri du Roc d’Acier
Abri sous roche calcaire sur le flanc gauche du Vallon des Roches, s’ouvrant sur la rive gauche de la Vézère. C’est Alain Reverdit qui entreprend les premières fouilles en 1878. Elles sont poursuivies en 1911 et 1912 par M. Castanet et F. Delage.
Ils mettent en évidence deux occupations du Périgordien supérieur, séparés par un mince éboulis.
Découvertes de nombreux artefacts : outils, pointes, poinçons en os, coquillages percés (qui devaient former une parure préhistorique).
L’abri est aujourd’hui presque totalement recouvert par la végétation.
Périodes : Gravettien, Solutréen, Magdalénien
Dimensions originelles : 50 mètres de long et 6 mètres de large
Abri Labattut
L’abri Labattut a été fouillé de 1911 à 1914 par Mr Castanet pour le compte du préhistorien Louis Didon.
Plusieurs blocs tombés de la voûte ont été découverts dans le sol. Sur l’un des blocs on a trouvé l’empreinte d’une main négative cernée de noir. D’autres blocs, plus ou moins brisés, sont ornés d’animaux : un cerf avec une ramure exceptionnelle, un mammouth, un bison… Une gravure maintenant exposée à l’American Museum of Natural History de New-York, représente un cheval.
Découverte d’une sépulture d’époque solutréenne : un corps d’enfant accompagné d’éléments de parures (coquillages et dents)
En savoir plus sur l’abri Labattut
Période : Gravettien et Solutréen
Dimensions originelles : 50 mètres de long et 20 mètres de large
Classé Monument Historique le 24 août 1931
Abri Blanchard
Abri Didon
Proche du débouché sur la rive gauche de la Vézère, l’abri Blanchard fut fouillé par A. Reverdit vers 1880 et par L. Didon de 1909 à 1911.
On y a retrouvé cinq pierres gravées de vulves, des pierres à cupules et à anneaux, ainsi que des os gravés, et un bois de renne sculpté en forme de phallus.
L’abbé Breuil identifia sur des blocs effondrés deux bovidés noirs sur fond rouge, mais l’abbé Glory y retrouva plutôt un équidé. Cette peinture sur rocher est présentée au Musée de Périgueux.
Une étude des blocs ornés de gravures et de peintures a été publiée en 1978 au CNRS par Brigitte et Gilles Delluc. Les chercheurs ont mis à jour 17 blocs ornés de vulves et d’animaux schématiques. En 2017 publication de la découverte d’un bloc ornée d’un aurochs de 38 000 ans.
L’abri a été occupé il y a – 35 000 ans, et des restes d’un foyer sont datés de – 30 000 ans.
En savoir plus sur l’abri Blanchard
Période : Aurignacien
Classé Monument Historique le 24 août 1931
Abri Blanchard II
L’abri Blanchard II est en aval, sur la face est de l’éperon de Castel Merle.
Plusieurs couches du Moustérien et du Périgordien ont été signalées par le préhistorien Denis Peyrony.
Des niveaux gravettiens de l’abri Blanchard II pourraient provenir d’un bloc gravé en relief d’un cheval.
Période : Moustérien, Gravettien
Abri Castanet
Le site fut découvert en 1911 par M. Castanet, alors qu’il travaillait pour L. Didon comme ouvrier de fouille à l’abri Blanchard.
M. Castanet continua ensuite les fouilles sous la supervision de Denis Peyrony de 1911 à 1913, puis en 1924-1925. Des fouilles ont été reprises sous la direction de Randall White.
L’abri Castanet s’est révélé très riche en éléments de parure et en industrie osseuse. Il a également permis la découverte d’art pariétal et sur bloc de calcaire qui ont fait l’objet d’une étude par les Delluc en 1978.
Ci-dessous à gauche : l’abri Castanet fouillé au début du siècle dernier. Une partie de la stratigraphie de l’abri Castanet est encore en place : les fouilles continuent de nos jours.
Mai 2012 : la datation de l’abri Castanet est estimée à – 37 000 ans… ce qui en ferait la plus ancienne expression de l’art préhistorique.
En savoir plus sur l’abri Castanet
Période : Aurignacien
Classé Monument Historique le 18 octobre 1912
Abri de la Souquette
C’est un abri préhistorique de 16 mètres de long sur 5 mètres de profondeur qui a été utilisé à plusieurs reprises à des époques plus récentes. Pour preuves des trous de poutres, étagères, niches datant du Moyen-Age.
Découvert par l’abbé Landesque en 1902, le chercheur n’y fait que des fouilles sommaires. Les remblais sont ensuite tamisés par M. Castanet en 1903 qui retrouve un grand nombre de perles en os et en ivoire, mais aussi des dents percées qui devaient s’assembler pour former un collier.
En 1911 et 1912 Otto Hauser y effectue des fouilles avec la méthodologie qu’on lui connaît : beaucoup de dégâts !
Les fouilles de Denis Peyrony quant à elles permettent la mise à jour des sagaies losangiques et différents éléments en os sculptés.
Un bloc gravé d’un bison a également été mis à jour.
Périodes : Aurignacien et Magdalénien
Abri des Merveilles
Occupation par Néandertal dont une molaire a été retrouvée en 1926 parmi des outils datant du Moustérien.
Tracés pariétaux.
L’abri sous roche fut fouillé successivement par A.reverdit, E. Rivière, Mc Curdy et F. Delage. Pour le préhistorien Denis Vialou « Comme dans l’abri Blanchard II voisin, des couches de Moustérien et de Périgordien supérieur à burin de Noailles y sont reconnus. Des traces gravées et d’autres rouges sur la paroi sont signalées« .
Une grande partie des découvertes de la fouille de l’américain Mc Curdy a été envoyée aux Etats-Unis, à Washington.
Période : Moustérien
Abri du trou du Guetteur
Cet abri a été utilisé au IXème siècle et pendant la guerre de Cent Ans. Un poste de guêt a été aménagé afin de surveiller la vallée.
Abri du four (ci-dessus)
Occupé principalement au Moyen-Age, la paroi de l’abri présente des traces d’aménagements de cette période. Des poutres de bois devaient être enfichées dans les parois.
Sources :
Le gisement Castanet, Vallon de Castel Merle, commune de Sergeac (Dordogne). Aurignacicen I et II
La frise sculptée de l’Abri Reverdit (Sergeac, Dordogne) : première approche analytique des oeuvres
Le site de Castel Merle en pratique…
Type | Techniques employées | Périodes | Occupation | Restes Humains |
Abris sous roche | Sculptures, peintures, art mobilier | Magdalénien, Aurignacien, Solutréen, Moustérien | 2 périodes : – 85 000 ans Néandertal – 35 000 ans Cro-Magnon | Non |
Dimensions | Nombre de représentations | Outils / Artefacts | ||
Répartition des sites sur 300 mètres carrés | Matériel lithique important | |||
Localisation | Accessibilité | Date découverte | Particularités | |
Sergeac | Pour Tous | 1875 | Plus de 10 sites répertoriés |
Visite du Vallon des Roches
Adresse
Site préhistorique de Castel Merle
24290 Sergeac
La visite
L’entrée au site comprend la visite et une animation de tir au propulseur.
Démonstration de taille de silex et allumage de feu uniquement sur réservation avec supplément 4 euros.
Atelier Peinture sur Paroi uniquement sur réservation avec supplément 4 euros.
Horaires des visites 2022
Castel Merle est ouvert tous les jours du 11 avril au 30 septembre de 10h00 à 18h00. Fermé les samedis.
Pour les groupes : site ouvert toute l’année sur réservation.
Tarifs
Tarif adulte : 6,50 €
Tarif enfant (de 7 à 12 ans) : 3,50 €
Tarif groupe enfant et adulte (à partir de 15 pers) de 5 à 18 €, selon les activités et le programme choisis.
Contacts
Tél : 05 53 50 79 70
Site internet