Les caractéristiques physiques de la bipédie et de la position verticale
Les caractéristiques physiques de la bipédie et de la position verticale
Impacts de la marche bipède sur un squelette
Comment savoir si un squelette fossilisé appartenait à un bipède ?
On pourrait logiquement croire que les indices laissés par une marche bipède se trouvent uniquement dans les membres inférieurs du squelette.
Ce n’est pas le cas, et c’est toute l’architecture de notre squelette qui est impactée par la station debout et la bipédie. On peut considérer que c’est une chance, car ces indices multiples sont complémentaires et il est extrêmement rare de trouver un squelette fossilisé complet.
Les preuves de la bipédie d’un squelette fossile sont donc multiples et on peut, suivant les restes mis à jour, estimer la probabilité de la marche bipède; ou plutôt des différentes sortes de bipédie, car nos ancêtres ne marchaient pas tous de la même façon. De la démarche chaloupée de Lucy à celle de l’Homo sapiens que nous sommes, il a probablement existé de nombreux types de bipédie à la préhistoire.
Le crâne et le trou occipital
Au Le trou occipital (ou foramen magnum) est l’orifice par lequel passent les artères spinales, les artères vertébrales, les racines spinales, les nerfs crâniens, la moelle épinière et l’axis.
La position du trou occipital par rapport à l’ensemble du crâne donne des informations sur la position générale du corps.
Chez les quadrupèdes, le trou occipital est en arrière de la tête, dans le prolongement de la colonne vertébrale.
Alors que, plus l’hominidé est bipède, plus le foramen magnum se retrouve au centre, sous le crâne.
L’homme est le seul animal a posséder une colonne vertébrale formant un angle droit avec la base du crâne (chez les oiseaux, qu’on peut considérer comme bipèdes, le foramen magnum se trouve à l’arrière du crâne).
La colonne vertébrale
Par rapport aux autres primates, la colonne vertébrale présente chez le bipède humain une cambrure spécifique : on peut y déceler 4 courbures au lieu de deux. Ce positionnement permet de mieux amortir les chocs et les tensions dûs à la marche bipède. Les quatre courbures sont :- lordose cervicale (dont les vertèbres pénètrent le foramen magnum) – cyphose dorsale – lordose lombaire – courbure lombaire (formée de vertèbres soudées)
Le bassin
Il est plus large et plus bas dans l’anatomie générale des bipèdes. Plus robuste également, il permet de soutenir les viscères et le poids du tronc.
Cette forme de bassin adaptée à la bipédie n’a pas que des avantages : l’accouchement humain est le plus compliqué (et certainement douloureux) de tous les mammifères.
Chez les quadrupèdes, comme les autres grands singes, le bassin est de forme plus allongée et plus étroite (voir l’image ci-contre du bassin d’un chimpanzé).
Le fémur
La forme et la taille du fémur nous renseignent sur la possibilité de tenir debout en position verticale. Plus il est redressé et long plus nous avons de chance d’avoir affaire à un bipède (comme Orrorin).
L’articulation du fémur avec le bassin permet de mesurer la stabilité et la possiblité de rester en position debout. Le fémur comporte une crête qui maintient la rotule en l’empêchant de se déboiter sur le côté pendant la marche.
Coudes et genoux
Les articulations du coude et du genoux montrent les gestes et mouvements possibles. La bipédie entraîne des mouvements spécifiques au corps, aux articulations du coude et du genou. Retrouver ces particularités donne une indication sur le mode de locomotion du fossile. Toutefois ces différences anatomiques ne sont pas faciles à interprêter, elles doivent donc être confirmées par d’autres preuves de la bipédie.
Notons qu’un sommet élargi du tibia , sous forme de « plateau » (le plateau tibial) est un indice supplémentaire de bipédie. Cette forme spécifique n’existe pas chez les quadrupèdes.
Les traces laissées par les muscles
Un muscle est toujours attaché à un ou plusieurs os. L’empreinte d’insertion qu’il laisse sur l’os peut indiquer le type de muscle, sa puissance, son orientation. Cet aspect est très important car la bipédie humaine entraîne l’augmentation significative d’un muscle en particulier : le fessier (gluteus maximus). L’homme est en effet le mammifère qui présente le plus important fessier (et en particulier le grand fessier).
Ce qui a d’ailleurs fait dire à Buffon, le père de la science paléontologique: « L’homme, c’est la fesse « !
Le pied
Chez les hominidés le gros orteil est large et « en ligne » avec les doigts de pied. La forme générale du pied présente une voûte plantaire longitudinale qui permet d’absorber les chocs dûs à la bipédie (tout le poids du corps repose sur deux appuis contrairement aux quadrupèdes), et de donner une impulsion supplémentaire lors de la marche.
Rapport entre les membre
Les bipèdes hominiens présentent une réduction de la longueur des membres antérieurs (bras) par rapport aux membres postérieurs (les jambes). L’allongement le plus significatif, par rapport au reste du corps, est celui du fémur.