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Australopithecus prometheus
Australopithecus prometheus, Little Foot
ou juste un Australopithecus africanus ?
La découverte
Les premiers restes fossiles d’Australopithecus prometheus ont été retrouvés le 6 septembre 1994 dans des caisses de fouilles de la grotte de Silberberg, sur le site de Sterkfontein (Afrique du Sud). Ce site a également délivré de nombreux restes fossiles d’Australopithecus africanus et d’Homo habilis. Une équipe dirigée par Ron Clarke (université de Witwatersrand) a mis au jour les os du pied d’un hominidé au milieu d’ossements d’animaux. C’est cette première découverte identifiée par le professeur Philippe Valentine Tobias qui va donner son surnom de Little Foot (ou Petit pied) au fossile. En 1997, d’autres ossements du pied et un morceau de tibia sont découverts. Persuadée que d’autres ossements sont encore dans la grotte, une équipe s’est spécialisée dans leur recherche. La fouille est fructueuse, et en 2010, les chercheurs remontent à la surface tout un bloc de sédiments dans lequel les ossements sont enchâssés. Ces sédiments sont tellement solidifiés que les restes sont littéralement pris dans du béton : un crâne, un avant-bras, des vertèbres… Leur dégagement minutieux commence alors.
Squelette et crâne
Le fossile découvert à Sterkfontein est le squelette d’australopithèque le plus complet jamais découvert (il est complet à 90%). Australopithecus prometheus peut de distinguer des autres australopithèques par certains caractères particuliers. Il présente globalement une masse corporelle plus importante, la face du visage est plus longue et plate, les molaires sont plus bombées.
Mode de locomotion
Pour les anthropologues Ron Clarke et P.V.Tobias, le pied de Little foot est un mélange de caractéristiques humaines (au talon) et simiesques (aux orteils). Ils pensent que cet australopithèque devait pratiquer la bipédie mais avait quand même gardé une certaine pratique arboricole.
Datation
Dans un premier temps les restes avaient été estimés à -3,3 millions d’années, avec une méthode de datation au paléomagnétisme sur les coulées stalagmitiques de la grotte. Selon les chercheurs et les type de matériel observé, la datation varie entre – 4 et – 2,2 millions. Une partie des erreurs provient du fait que les coulées stalagmitiques, sous le fossile, ne sont pas, comme la logique le suggère, antérieures aux sédiments qui entourent le fossile, mais postérieures. Ceci s’explique par la formation ultérieure de ses coulées, qui ont simplement rempli des vides sous le fossile plus ancien.
C’est le géoarchéologue Laurent Bruxelles qui a étudié et retrouvé la chronologie de la stratigraphie de la grotte.
De nouvelles méthodes ont été entreprises pour clarifier les datations. En 2015, en utilisant différents échantillons et la méthode isochrone (aluminium et béryllium), les chercheurs sont arrivés à la conclusion que Little Foot (ou Australopithecus prometheus) est daté de – 3,67 millions d’années (avec un pourcentage d’erreur de ± 0,16 millions d’années).
Où placer Australopithecus prometheus sur l’arbre des hominidés ?
Dans la généalogie des hominidés, Little Foot fait partie des australopithèques et ne peut pas prétendre être un ancêtre du genre Homo. Cette branche est aujourd’hui complètement éteinte.
Pour Pascal Picq, si le nombre d’espèces d’australopithèques augmente, on ne voit toujours pas le lien avec le genre Homo.
Age | Taille | Poids | Volume endocranien | ||
– 3,67 millions d’années | cm | kg | 408 cm3 | ||
Localisation | Habitat | Feux | Outils | ||
Afrique du Sud | NON | ? |
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