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Une étude remet en cause les poils de Lucy !
Une étude remet en cause les poils de Lucy !
Lucy, un hominidé fossilisé vieux de 3,2 millions d’années, était peut-être beaucoup moins poilu que nous l’imaginons.
Le 24 novembre 1974 à Hadar, des scientifiques ont découvert un crâne fossilisé presque complet et des centaines de morceaux d’os. Les études du squelette ont permet d’attribuer les ossements à un individu femelle du genre Australopithecus afarensis, vieux de 3,2 millions d’années. Surnommées Lucy (souvenir d’une chanson des Beatles, Lucy in the sky with diamonds) l’australopithèque avait été décrite comme « la grand-mère de l’humanité », ce qui s’est avéré erroné depuis de nouvelles études.
La morphologie et l’aspect de cet australopithèque sont difficiles à déterminer du fait de son âge de plus de 3 millions d’années… Les représentations habituelle la dote d’une épaisse fourrure, avec son visage, ses mains, ses pieds et sa poitrine plus glabres, dépassant de la fourrure. Une nouvelle étude génétique remet en cause cette représentation.
Que dit la génétique ?
Les progrès technologiques dans l’analyse génétique suggèrent que Lucy était peut-être glabre, ou du moins beaucoup plus finement poilue.
Selon le récit co-évolutif des humains et de leurs poux , nos ancêtres immédiats ont perdu la majeure partie de leur fourrure corporelle il y a 3 à 4 millions d’années et n’ont pas porté de vêtements avant 83 000 à 170 000 ans. Cela signifie que pendant plus de 2,5 millions d’années, les premiers hominidés et leurs ancêtres étaient tout simplement imberbes.
Pas de poils
Selon la chercheur Stacy Keltner (Université d’État de Kennesaw) La perte de poils corporels chez les premiers humains a probablement été influencée par une combinaison de facteurs, notamment la thermorégulation, un retard du développement physiologique, l’attraction de partenaires sexuels et la lutte contre les parasites. Des facteurs environnementaux, sociaux et culturels ont peut-être favorisé l’ adoption éventuelle de vêtements .
Les deux domaines de recherche – quand et pourquoi les hominidés perdent leurs poils corporels et quand et pourquoi ils finissent par s’habiller – mettent l’accent sur la taille même du cerveau, qui prend des années à se développer et nécessite une quantité d’énergie disproportionnée pour être maintenu par rapport aux autres parties du corps.
« La façon dont Lucy a été dépeinte dans les journaux, les manuels scolaires et les musées pourrait en dire plus sur nous que sur elle« , conclût la philosophe. Il reste que ce squelette vieux de 3,2 millions ouvre une véritable fenêtre sur nos origines évolutives.
Sources
Lucy, dépourvue de poils? Ce que révèle l’australopithèque de 3,2 millions d’années sur la nudité
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Sur les pas de Lucy Expédition en Ethiopie Raymonde Bonnefille Préface d’Yves Coppens Voici le récit de Raymonde Bonnefille, une des rares femmes à avoir participé aux expéditions archéologiques et paléontologiques en Éthiopie dans les années 1970. Ses recherches ont été capitales pour la connaissance du milieu dans lequel vivaient les hommes préhistoriques. Son témoignage unique nous fait vivre de l’intérieur cette aventure scientifique qui aboutit à la découverte de la plus célèbre australopithèque, Lucy. Vie quotidienne sur un chantier de prospection, travail de terrain avec les équipes scientifiques française et américaine… cette plongée passionnante nous emmène au cœur des grandes expéditions internationales dans les paysages du Rift est-africain, qui contribuèrent de façon si remarquable à la connaissance des origines de l’Homme. | |
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