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Enquête à l’origine de nos maladies
Enquête à l’origine de nos maladies
Ce que nous révèle la paléopathologie
Jean Zammit
Préface Philippe Charlier
« Dans cet ouvrage fouillé qui se lit comme un roman (pré)historique, Jean Zemmit nous emmene avec lui dans un voyage dans le temps sur les chemins tortueux de l’origine des maladies« . Philippe Charlier
Nos épidémies ont des squelettes dans le
placard ! Et qui de mieux pour le prouver qu’un paléopathologiste ? Jean Zammit est un de ces spécialistes des fossiles humains, capable de remonter le temps à la recherche des maladies de nos ancêtres. En suivant les pistes des dernières découvertes en archéologie, en paléodémographie ou en microbiologie, il dresse le portrait-robot convaincant du suspect de toutes nos infections modernes : la néolithisation. En devenant un agriculteur plutôt qu’un chasseur-cueilleur, l’homme a en effet bouleversé son évolution et celle des plantes et des animaux qu’il a domestiqués. Peste, tuberculose, covid 19, cancers… Quels effets la promiscuité entre nos ancêtres et leurs bêtes a-t-elle eus sur ces virus et ces microbes qui ont évolué jusqu’à devenir les nôtres ? Qui de ces parasites mortels ou de l’homme est le vrai coupable de ces meurtres biologiques à grande échelle ?
Michalon Eds
200 pages
15,5 x 24
Hominidés.com
Il est actuellement politiquement correct de dire que toutes nos maladies et épidémies sont dues à notre société. C’est pratique et cela permet souvent de ne pas se prendre en main et d’accuser, les laboratoires, les industriels, c’est à dire « les autres ».
C’est donc un médecin et préhistorien qui va tenter, dans cet ouvrage, de retrouver l’origine de nos maladies, nos pathologies… Les Homo sapiens et néandertaliens étaient-ils malades eux-aussi ?
La réponse est oui ! Certes, il y a 30 000 ans les virus, microbes, bactéries et autres germes n’étaient pas forcément les mêmes car ils ont évolués, comme nous… Mais il faut voir également que l’espérance de vie au paléolithique n’avait aucune mesure avec celle d’aujourd’hui : si un homme mourrait à l’âge canonique de 30 ans il n’avaient pas encore pu développer un cancer !
Le grand boom des maladies vient, selon le chercheur, de la néolithisation, quand nous sommes passé d’un mode de vie nomade à celui de sédentaire. Jusque là les chasseurs-cueilleurs n’avaient de contact réel avec les animaux… sauf quand il les tuait ! Maintenant l’Homme domestique certains animaux et fait même de l’élevage et cette proximité physique va permettre aux virus de passer plus facilement de l’animal à l’homme. Parallèlement les prémisses du commerce vont augmenter la diffusion des pathologies avec la mobilité des biens et des personnes.
Le livre aborde également d’autres pathologies comme la Covid, les cancers, l’intolérance au lactose, montrant ainsi que nos maladies actuelles ne sont pas sorties de nulle part !… elles attendaient tout simplement les bonnes conditions pour exploser !
Passionnant et maladivement enrichissant…
C.R.
L’auteur, Jean Zammit
Jean Zammit est médecin radiologue et préhistorien.
Il est l’auteur avec Jean Guilaine du livre Le Sentier de la Guerre.
Sommaire de « Enquête à l’origine de nos maladies«
Préface
Avant-propos
Introduction
Les cpidemies de maladies infecicuses au neolithique
Paléodémographie, archéologie, microbiologie: où sont les preuves?
Les cancers dans la préhistoire néolithique
Les maladies génétiques de la préhistoire: des indices archéologiques aux indices d’aujourd’hui
La pathologie humaine à l’âge du bronze
Conclusion
Aux marges de l’histoire: Etre malade en 2024, est-ce un progrès ou une régression?
Remerciements
Bibliographie générale
Des facteurs bioarchéologiques péjoratifs
L’un des dangers majeurs de la paléopathologie non clinique, non évolutive est celui qui consiste à projeter dans le passé des notions modernes, considérant que les maladies humaines sont nées ex nibilo, insensibles à l’évolution. Or, on l’a vu, les maladies humaines naissent, vivent (évoluent) et meurent. Ne considérons donc pas les cancers préhistoriques (car il y en a eu), notamment néo-lithiques, comme les frères jumeaux de nos tumeurs malignes du xxI siècle, mais plutôt comme des ancêtres, des prédécesseurs, en fait, de véritables « fossiles » oncologiques. Et leurs formes cliniques et certainement anatomopathologiques étaient, mutatis mutandis, celles qui correspondaient à l’anamnèse et à l’environnement des individus qui en étaient atteints à cette période, et non pas à ceux des individus atteints par nos cancers actuels.
Cependant, pour faire avancer le débat au sein de ce problème très épineux, on est bien obligé de se laisser aller à quelques généralités qui semblent utiles et dignes d’intérêt. Il convient en ce sens de remarquer d’emblée que les cancers humains sont des processus pathologiques dont la prévalence augmente presque de manière linéaire avec l’âge. Plus on est vieux et plus on a de chances (ou plutôt de malchance) d’être frappé et de mourir d’un cancer. Or l’espérance de vie des préhistoriques, toutes périodes confondues, était en moyenne inférieure à 25 ou 30 ans. Ce chiffre n’augmenta que péniblement tout au long de la préhistoire puis de l’histoire jusqu’au début du XIXe siècle, avant l’ère industrielle et la révolution hygiénique, médicale et chirurgicale qui l’accompagna. Certes, de nos jours, il existe de nombreux cancers d’enfants et d’adolescents de moins de 20 ans, dont certains sont hélas foudroyants. Ce sont fréquemment des cancers hématologiques, d’ailleurs, tels les leucémies aigues ou les divers lymphomes. Quoi qu’il en soit, on comprend aisément que les néolithiques (et leurs ancêtres paléolithiques et mésolithiques) ne vivaient pas assez vieux pour développer des tumeurs malignes en grand nombre. Une explication biologique facile à comprendre doit être ici émise pour étayer cela. Plus nos cellules vieillissent, plus nos tissus vieillissent, et plus les divisions cellulaires qui les accompagnent – des milliards par jour – deviennent délicates, sujettes à des perturbations de la mitose 4. Ces facteurs péjoratifs liés à l’âge suscitent plusieurs anomalies et autres mutations chromosomiques délétères. En particulier, comme l’a montré l’Américaine Elizabeth Blackburn, les télomères, c’est-à-dire les extrémités de nos chromosomes, raccourcissent d’année en année. Avec l’âge, notre système immunitaire général, prompt à éliminer ces dysfonctionnements, réagit moins bien et avec moins d’efficacités.
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