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De Darwin à Lévi-Strauss – L’homme et la diversité en danger
De Darwin à Lévi-Strauss
L'homme et la diversité en danger
Pascal Picq
Finalement le plus terrible ennemi de l’homme… c’est l’homme !
Présentation par l’éditeur :
Le célèbre naturaliste Charles Darwin, à l’aube de sa carrière, accomplit le périple qui lui permit de prendre la mesure de l’extraordinaire richesse du monde naturel. Pour lui, pas de vie sans évolution, et pas d’évolution sans diversité ! Un siècle plus tard, celui qui deviendra le très grand anthropologue Claude Lévi-Strauss, parti tout jeune à la découverte des peuples amazoniens, comprit que la diversité culturelle est tout aussi cruciale pour l’évolution de l’homme.
Dans ce nouveau livre, Pascal Picq imagine que nos deux savants repartent à l’aventure, à la redécouverte du nouveau monde. Mais ce nouveau monde, Charles Darwin et Claude Lévi-Strauss seraient bien en peine de le reconnaître, tant la diversité naturelle et la diversité culturelle ont été atteintes. À mesure que des espèces disparaissent et que des cultures et des langues meurent, c’est notre avenir et celui de la Terre qui sont compromis. Darwin et Lévi-Strauss nous avaient avertis. Pourquoi ne les a-t-on pas compris ? Ne peut-on enfin les entendre ? Un appel passionné à une prise de conscience urgente et salutaire.
Auteur de grands succès comme Au commencement était l’homme, Lucy et l’obscurantisme et L’homme est-il un grand singe politique ?, Pascal Picq est maître de conférences à la chaire de paléoanthropologie et préhistoire du Collège de France.
288 pages
Editions Odile Jacobs
De Darwin à Lévi-Strauss existe également en Ebook format Kindle .
Hominides.com
Depuis que la vie est apparue sur terre, on peut dire qu’elle n’est pas un long fleuve tranquille… Les espèces animales se sont succédé, ont disparu, se sont adaptées. De plus à certains moments critiques voir cataclysmiques des extinctions de masse ont déjà eu lieu. Ces 5 périodes d’extinctions ne peuvent être attribuées à l’Homme car il n’existait pas encore, tout simplement !
Alors on pourrait se dire que, pour toutes ces espèces qui disparaissent actuellement c’est juste une continuité, la nature qui fait le ménage.
En fait, et Pascal Picq le démontre, jamais dans le passé le rythme des extinctions n’a été aussi rapide (quelques dizaines d’années parfois), jamais la biodiversité a été en aussi grand danger, ne laissant pas le temps à de nouvelles espèces d’évoluer pour s’adapter. Et là, le responsable de ces disparitions est clairement identifié, l’homme et ses activités industrielles.
Certains esprits( qui se croient cartésiens) diront que finalement ce n’est pas si grave que cela si les orangs-outans disparaissent, les abeilles s’éteignent ou que les tigres blancs ne sont plus visibles que dans les zoos ! Mais c’est oublier que la faune et la flore sont très liées et lorsqu’une espèce disparait c’est plusieurs autres espèces qui sont menacées.
L’espèce humaine qui se croit au dessus des lois, de la Nature, est pourtant très dépendante de son environnement. D’autant plus qu’Homo sapiens est très seul génétiquement parlant (exit Néandertal, Denisova et Flores…) et que ses plus proches cousins, chimpanzés, gorilles et bonobos sont tous menacés d’une extinction. Qu’arrivera-t-il si une nouvelle maladie nous atteint ? Comment notre société aseptisée pourra-t-elle réagir ?
La prochaine grande extinction sera-t-elle tout simplement la disparition de l’homme ?
Darwin et Lévi-Strauss nous avaient prévenus…
Un livre non moralisateur qui explique, fait prendre conscience. Un grand livre de Pascal Picq.
Pour tous.
C.R.
L’auteurs, De Darwin à Lévi-Strauss
Pascal Picq
Paléoanthropologue au Collège de France, Pascal Picq est l’auteur à succès d’Au commencement était l’homme, les origines de l’homme expliquées à nos petits-enfants et de Lucy et l’obscurantisme. Il est également l’un des grands spécialistes des origines et de l’évolution des grands singes, en particulier de leurs comportements.
Biographie de Pascal Picq
Sommaire de De Darwin à Lévi-Strauss
Introduction : Les hommes de Rio
Première partie
Comment les voyages forment la conscience
Chapitre 1 Jeunesses Croisées
Les Darwin et le début d’un voyage
Les Lévi-Strauss et la fin du voyage
Un siècle entre deux naissances
– Le bonheur de la vie familiale – Aux deux bouts du progrès – Le pasteur manqué et le philosophe lassé
Chapitre 2 Voyages, Explorations, Rencontres
Le périple du beagle (1831-1836)
L’expédition du Mato Grosso
L’agitation londonienne et la longue maturation
L‘exil, New York et les incertitudes académiques
Chapitre 3 Darwin, la Biodiversité et les Hommes
La découverte de mondes en perdition
Les extinctions d’hier et celles d’’aujourd’hui – Des amérindiens entres origines incertaines et élimination certaine – La descendance de l’l’homme
Chapitre 4 Levi-Strauss et le Crépuscule des Hommes
Ou sont passés les Indiens ?
Tristes tropismes
Deuxième partie
l’inconscience de l’évolution
Chapitre 5 Ce qu’a fait l’évolution
Les chemins de la diversité
Comment la biosphère affecte la terre
De plus en plus seul et pesant vers le sommet de la pyramide
Chapitre 6 Homo et la sixième extinction
Succès et déclin des grands singes hominoïdes
Succès et déclin des hominidés africains
Chapitre 7 ce que nous faisons de l’évolution
Le (vrai) cauchemar de Darwin
1859-1959 : un siècle pour comprendre l’évolution
Révolutions industrielles et évolution des espèces
George Schaller : le dernier explorateur de la biodiversité
La cryptozoologie et les dernières lueurs de diversité
Chapitre 8 L’anti-arche de Noé
Les espèces disparues les plus emblématiques
Le choc des marsupiaux et des placentaires
Madagascar : le huitième continent bientôt perdu
Sixième ou septième extinction ?
Les extinctions des périodes historiques
Il faut préserver la coévolution
Troisième partie
Une planète toujours plus (in)humaine
Chapitre 9 des Biodiversités et des Hommes
OGM contre diversité ou la catastrophe assurée
Des vers de terre et des hommes Les jardins de l’agrodiversité
Les animaux domestiques, compagnons de notre histoire
Chapitre 10 La fin d’Homo sapiens et le sombre avenir d’une espèce
Amadou Hampâté Bâ : un témoin africain du XXe siècle
De la langue mère au désespéranto
Des langues, des espèces et des environnements
Chapitre 11 Pourquoi préserver la Diversité ?
La réponse évolutionniste
La réponse économique
La réponse anthropologique
La réponse éthique
Chapitre 12 Vers une Terre Humaine
De la vénus hottentote au têtes maories
A propos de culture
Les peuples autochtones – L’évolution des textes internationaux
Chapitre 13 Quel Musée de l’homme pour demain ?
Un musée de l’homme et de l’évolution qui se fait
Vers le Nouveau Musée de l’homme
Conclusion Apocalypse Tomorrow
Les raisons de la déraison
Edgar Morin et les philosophes à l’Unesco
Le nouveau pari de Pascal
Le progrès en question
vers le troisième âge de l’humanité
De la démographie, des femmes et de l’écologie
Epilogue : vers un nouveau monde
Annexe Esquisse des progrès de l’esprit et des sociétés humaines
Âges des homme et de la transformation du monde
L’âge d’Homo sapiens et la révolution symbolique
Äge des agricultures et des religions
Renaissance, imprimerie et Nouveaux mondes
Première révolution industrielle, le train et les journaux
Deuxième révolution industrielle (électricité, pétrole, chimie).
Remerciements
Un extrait de De Darwin à Lévi-Strauss
OGM contre diversité ou la catastrophe assurée
Récemment, la multinationale Monsanto et l’association MACA, qui représente les grandes entreprises nord-américaines de l’agroalimentaire, ont envoyé une lettre à Michèle Obama pour critiquer le jardin dédié à l’agriculture biologique dans le parc de la Maison Blanche. Selon une étrange argumentation, elles craignent que cette vitrine donne une image dégradée de ce qu’elles appellent l’ « agriculture conventionnelle ». Elles arguent que si les américains se mettaient à en faire de même pour subvenir aux besoins de leurs familles, alors les Etats-Unis ne seraient plus leaders mondiaux dans le domaine des sciences, des techniques, de l’éducation, etc. De plus cela priverait la population de tous les produits sains, savoureux et moins chers qu’elles sont censées produire. Or depuis un demi-siècle, le nombre de variétés cultivées a été considérablement réduit et, ce qui est rarement précisé, celles qui sont les plus cultivées perdent de plus en plus leur saveur et ont vu leur qualité nutritionnelles diminuer de moitié. Outre le fait que les personnes les plus pauvres ne peuvent accéder aux marchés et aux supermarchés à cause du prix trop élevé de ces merveilleux produits, on se demande si les statistiques internationales sur l’état de santé des Américains sont les mêmes pour tous. Car il y a deux Amériques : celle des villes et des nantis ; celle des exclus ; Hors les villes et les Etats développés, les statistiques portant sur la santé, l’éducation et l’espérance de vie des personnes sont celles du tiers-monde – tout particulièrement quand elles concernent les enfants. Est-il nécessaire de souligner la corrélation qui existe entre l’importance de l’ »agriculture conventionnelle », le taux d’obésité et la baisse de l’espérance de vie ?
Le lobby OGM dirige une croisade redoutable contre toutes les formes d’agricultures. C’est devenu un débat idéologique dans lequel les partisans du pour et ceux du contre ne regardent pas les faits. Et quand une étude évoque des effets nocifs pour la santé, c’est la levée de boucliers au nom du progrès et de la promesse d’un avenir radieux. « Descartes, réveille-toi ! « : tel était le titre d’un article de journal à propos de l’étude menée par Gilles-Eric Séralini, qui décrivait les effets pathogènes des OGM sur des rats nourris avec des aliments en contenant. De fait, cette recherche présentait diverses failles méthodologiques et déontologiques, qui ont été rapidement montées en épingle par les défenseurs acharnés des OGM.
D’un point de vue strictement scientifique, la démarche expérimentale suivie par ce chercheur soulève certes des interrogations légitimes, ce qui affaiblit ses conclusions. Cependant, elles soulignent surtout la faiblesse des moyens de la recherche publique sur les effets possibles des OGM sur la sa nté. Car le principe de précaution devrait servir à cela, non pas se priver de nouvelles expériences, mais mener des recherches indépendantes qui évaluent les risques. Réciproquement, ne serait-il pas tout aussi pertinent de scruter la méthodologie et la déontologie des études à très court terme qui donnent un imprimatur complaisant aux travaux louant les avantages à venir des OGM ? Notre pays, qui se targue pourtant d’être cartésien, se montre parfois incertain sur ce qu’est une démarche scientifique. Les croyants se braquent contre toute étude égratignant leurs certitudes, sans aucune analyse critique des fondements scientifiques de leurs convictions. A qui la charge de la preuve ? Pour eux, ne compte que ce qui abonde dans le sens de leurs convictions.
La question n’est pas d’être pour ou contre les OGM mais, d’un point de vue évolutionniste et anthropologique, de déterminer ce qu’ils apportent de plus pour les agriculteurs de demain. Toute politique agricole qui tend à réduire la diversité des variétés et des savoirs qui vont avec ne constitue rien de moins qu’une atteinte à nos possibilité de nous adapter aux changements en cours et de mettre un terme brutal à l’Anthropocène…