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Atapuerca : De nouveaux restes d’Homo antecessor
Atapuerca : De nouveaux restes d’Homo antecessor
Communiqué IPHES – Institut Català de Paleoecologia Humana i Evolució Social
La campagne de fouille de juillet 2024 à Atapuerca et a permis de découvrir de nouveaux restes humains mais également des restes de faune, d’industrie lithique.
L’IPHES-CERCA coordonne les travaux de fouille et de recherche les différents sites clés de la Sierra de Atapuerca ainsi que des travaux sur la rivière Tarragone, le 23 juillet 2024 se terminait la 46ème campagne estivale qui a commencé le 18 juin 2024. Ces fouilles ont vu la participation de plus de 300 chercheurs du monde entier sous la direction de l’Espagnol José María Bermúdez de Castro
La Gran Dolina : les hyènes et Homo antecessor
Déjà 30 ans de fouilles au cours desquelles sont apparus les premiers restes d’Homo antecessor, ainsi qu’un millier de morceaux d’industrie lithique et des milliers de restes d’animaux fossilisés. L’équipe de recherche des fouilles sur le site de Gran Dolina (Atapuerca) a réussi en 2024 à approfondir la surface de l’unité TD6, strate qui est la plus riche du gisement en archives archéologiques et paléoanthropologiques avec les fameux coprolithes provenant des « toilettes-poubelles » d’un terrier de hyènes…
Mais la découverte la plus impactante est sans nulle contestation la mise au jour de nouveaux ossements fossiles d’Homo antecessor. Une femme adulte de cette espèce a été étudiée en retrouvant plusieurs fragments de crâne, un morceau de maxillaire, deux éléments brisés de mâchoire, une incisive, des fragments de côtes et de vertèbres, un os du poignet. C’est donc un nouvel individu âgé d’environ 25 ans qui a été identifié à Atapuerca.
Les restes fossiles sont datés de 850 000 ans et constituent le huit ou neuvième individu de cette espèce trouvée à Atapuerca.
La Sima del Elefante
Sur le gisement de la Sima del Elefante c’est la couche d’argile du niveau TE7 qui a délivré de nouvelles trouvailles. Après les restes humains de 2022 et les outils lithiques en 2023, c’est une côte d’herbivore qui a été découverte. Elle a la particularité de présenter des marques de découpe liées une pratique de décharnement. Cet animal a donc été l’objet d’un véritable travail de boucherie pour en retirer la viande il y a entre 1,2 et 1,4 millions d’années par des hominidés à Atapuerca.
Toujours dans les sédiments de la couche TE7, les chercheurs ont retrouvé d’autres restes de faune : des restes de castor, de rhinocéros, de cerfs et de tortue.
Galéria
Les travaux de fouilles sur le site de Galería se sont concentrés sur la strate nommée GIIb, vieille d’environ 300 000 ans. Tout au long de cette campagne de fouille, 500 restes de faune et plus de 30 outils lithiques ont été récupérés. La faune est composée de restes crâniens et de bois de cerfs, de chevaux et de bisons, parmi lesquels prédominent de jeunes individus.
Cueva Fantasma
Les travaux de fouilles sur le site de Cueva Fantasma ont été réalisés dans deux secteurs du site : le porche d’entrée de Cueva Fantasma (CF) où les niveaux d’occupation des Néandertaliens sont documentés, et la partie interne ou Sala Fantasma (SF), qui présente les nombreuses preuves d’occupation des lieux par des hyènes.
Les fouilles se sont poursuivies dans la grotte nord, niveau CF26A. À ce niveau, avec un âge compris entre 70 000 et 100 000 ans, une importante collection de l’industrie lithique a été récupérée. Ce serait la zone de la plus grande activité néandertalienne dans la grotte. L’industrie lithique et les ossements récupérés montrent que les Néandertaliens fréquentaient cette cavité de manière sporadique.
Au niveau CF25, une série de quelques outils lithiques a été récupérée, tels que des éclats en silex, en grès et en quartzite, réalisés avec la méthode de taille Levallois.
Ce niveau se distingue par l’accumulation d’os avec un taux de fracture plus élevé, principalement réalisée par les Néandertaliens et les hyènes. Des marques d’activité humaine (telles qu’une fracture pour en extraire la moelle osseuse) apparaissent sur ces os. Parallèlement, d’autres os présentent des traces d’ingestion, digestion et régurgitation dont les responsables sont les hyènes.
Site de Tarragone
Huit ans après la découverte d’un pariétal humain de Néandertal dans un autre secteur de la grotte (salle fantôme), un petit fragment circulaire d’un os du crâne d’un Néandertalien a été récupéré lors de cette campagne.
Sources
Sources
Communiqué IPHES – Institut Català de Paleoecologia Humana i Evolució Social
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de Denis Vialou