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Les lionnes de Chauvet
Par l’auteur du « Choc de Carnac » et de « La chamane de Lascaux »
La derniere enquête préhistorique de Sophie Marvaux
Sophie Marvaud
Editeur 10/18
Présentation de l’éditeur :
– 35 000 ans, Ardèche.
Les derniers Néandertal côtoient les homos sapiens installés dans la région. Et pour la première fois, des humains peignent sur les parois des grottes. C’est à l’entrée de l’une d’entre elles, face à un exceptionnel pont rocheux entre les falaises, que les peintres Tizia et Naëlisse fondent le clan des Lionnes : une communauté de femmes et d’enfants qui vivent en harmonie. Un soir de tempête de neige, les deux femmes disparaissent. Yoalna, la fille qu’elles ont élevée, découvre leurs corps dans un ravin, le couteau de l’une planté dans la gorge de l’autre. Bien que tout semble indiquer qu’elles se sont entretuées, Yoalna refuse d’y croire. Son enquête dévoilera les secrets de leur incroyable destin.
Format Kindle 12/21
Format Ebook
Editeur 12/21
Collection Grands détectives
10 x 18 cm
Hominides.com
Comme dans le précédent ouvrage (La chamane de Lascaux) les personnages évoluent, au fil des pages, dans un environnement préhistorique très bien documenté. Nous sommes ici en Ardèche et les personnages vivent, non loin de la grotte Chauvet et ses peintures.
Des les premières pages nous sommes plongés dans l’intrigue principale du roman. Un matin d’hiver deux femmes du clan restent introuvables. C’est d’autant plus étonnant que la neige tombe et que personne ne partirait de nuit dans le froid…
L’histoire est cohérente et comme à son habitude Sophie Marvaud attribue à ses personnages féminins une volonté féministe affichée. Une belle évolution par rapport à ses précédents ouvrages : les personnages masculins sont un peu moins niais et brut de décoffrage !
Un vrai plaisir à lire ce roman a qui on peut reprocher parfois de longs paragraphes descriptifs qui risquent de perdre certains lecteurs et certaines lectrices… A noter les petites touches d’humour, ici ou là, qui rajoutent au plaisir de la lecture.
C.R.
Sophie Marvaud
Historienne et romancière, Sophie Marvaud a publié notamment Le Secret des cartographes (Plon, 2008, Livre de poche, 2010, lauréate du prix « Saint-Maur en poche ») et Suzie la rebelle dans la Grande Guerre (Nouveau Monde éditions, 2014). Conseillée par les plus grands spécialistes, Sophie Marvaud aborde dans meurtre chez les magdaléniens la question des rapports sociaux dans la préhistoire.
Un extrait du livre « Les lionnes de Chauvet«
— Tu es malade, Yoalna ?
Dès mon retour à Pont-de-Roche, Malinif remarque ma mine dévastée. Mon ventre s’est en effet durci comme du silex. Elle me soigne à l’aide de tisanes de plantes, avec son calme habituel. Une pensée me torture : j’étais tout près du refuge de Bisonne-la-Puissante quand j’ai découvert les deux cadavres et je n’ai même pas pensé à la prévenir. Sans doute parce que la chamane m’a toujours beaucoup impressionnée.
Elle aurait pourtant éloigné les rapaces, le temps que j’aille chercher les Lionnes.
C’est trop tard, à présent. Alors, même à Malinif, je ne parviens pas à raconter d’où je viens. Je suis pourtant hantée par l’image des deux corps agrippés l’un à l’autre, des deux visages au même sourire provocateur, des deux poignards ensanglantés. Les innombrables souvenirs heureux que j’ai de ma mère et ma presque-mère, les personnes qui m’étaient les plus chères au monde, sont écrasés par l’atroce vision.
Pendant ce temps, les Lionnes s’étonnent de ne recevoir aucune visite. Elles se demandent si cette absence a un rapport avec la disparition de deux des trois fondatrices du clan. Une lune après le dégel, quand Malinif annonce qu’elle part aux nouvelles chez la chamane des Quatre-Ravins, je détourne la tête sans rien dire.
Lorsqu’elle revient, je suis ravagée d’entendre son récit, dont je ne retiens que l’essentiel. Quelques jours plus tôt, en se rendant dans le Petit-Ravin, Bisonne-la-Puissante a trouvé deux squelettes, qu’elle vient d’enterrer ensemble. Elle a montré les vêtements à Malinif qui a reconnu sans hésitation ceux de Tizia et de Naëlisse. Selon la chamane, la position des poignards ne laissait aucun doute : les soi-disant amies s’étaient entre-tuées !
Bouleversée, la Surprenante lui a demandé d’interroger les Esprits. Ils lui ont répondu. Un message choquant. Des braises couvaient depuis longtemps dans le cœur des fondatrices de Pont-de-Roche. La haine a flambé soudain, juste avant la tempête de neige, à cause, a précisé Bisonne-la-Puissante, d’un retour imprévu concernant un homme important. En s’assassinant mutuellement, les peintres ont brisé le pacte que les Lionnes ont passé avec les Esprits.
Celles-ci doivent quitter au plus vite l’abri sacré.
Horrifiés, terrorisés, les membres du clan se disputent autour de moi. Je pourrais me boucher les oreilles, mais une force mystérieuse me retient. D’un seul coup, les Lionnes interprètent autrement tout ce qu’elles ont remarqué de Tizia et de Naëlisse depuis qu’elles vivent ici. Seule Malinif s’entête à nier la présence des braises. Mais toutes sont d’accord sur un point : les habitants de Pont-de-Roche ne bénéficient plus de la protection des Esprits.