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Le peuple des humains
Le peuple des humains
Sur les traces génétiques des migrations, métissages et adaptations
de Lluís Quintana-Murci
Odile Jacob
Présentation de l’éditeur
D’où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ? C’est à ces questions universelles que répond ce livre.
Lluís Quintana-Murci, biologiste franco-espagnol de renommée mondiale, nous convie à un grand voyage dans le temps et dans l’espace à la recherche de nos origines et de notre destinée.
Il se fonde sur les outils puissants qu’offrent les sciences les plus récentes pour déchiffrer nos génomes et explorer leur diversité à travers les populations humaines, non seulement celles d’aujourd’hui, mais aussi, grâce aux vestiges fossiles, celles d’hier.
Il retrace l’extraordinaire histoire du peuplement humain à travers le monde : de la sortie d’Afrique il y a plus de 60 000 ans au peuplement de la Polynésie il y a juste quelques millénaires.
Il établit l’existence d’espèces humaines éteintes, révèle comment les populations humaines se sont constamment métissées entre elles, mais aussi avec des humains archaïques, comme l’homme de Neandertal. Nous sommes tous des métis.
Il montre que c’est ce métissage même, y compris celui avec les humains archaïques, qui a contribué à la survie des humains, notamment face aux pathogènes, et notamment aux virus ! Toutefois, l’héritage néandertalien qui est en nous peut parfois se révéler délétère… et même affaiblir notre immunité face au Covid-19 !
Odile Jacob
336 pages
14,5 x 22 cm
Octobre 2021
Hominides.com
Un ouvrage très intéressant, écrit par un passionné.
Tous les sujets sont abordés gènes, génétique, génome, mutation, évolution et ont tous un impact sur le développement des espèces humaines. Et il serait bien improbable que vous ne trouviez pas le sujet qui vous intéresse.
On pourrait reprocher seulement deux choses. Le manque de schéma pour expliquer certaines notions assez compliquées. Des partie très techniques qui vont faire « fuir » les lecteurs qui ne sont pas initiés à ce vocabulaire. Pour ces mêmes parties une base sur la génomique est indispensable.
C.R.
L’auteur, Lluís Quintana-Murci
Lluís Quintana-Murci, généticien, est professeur au Collège de France où il occupe la chaire de Génomique humaine et évolution. Il dirige l’unité de Génétique évolutive humaine à l’Institut Pasteur, dont il a été directeur scientifique en 2016-2017, et il est membre de l’Académie des sciences. Sa spécialité est l’étude de la diversité du génome à travers les populations humaines et sa relation avec les maladies infectieuses.
Sommaire de « Le peuple humain »
Sommaire
Partie I De Darwin à la génomique
Partie II Conquête et peuplement
Parti III Adaptation à l’environnement
Partie IV Hommes et microbes
Partie V Métissage, culture et médecine
Un extrait du livre « Le peuple humain »
Out-of-Africa : quand Sapiens sort de l’Afrique
Les données aussi bien archéologiques que génétiques montrent que Sapiens est né et est demeuré en Afrique pendant au moins 100 000 ans avant de se décider à la quitter. Le consensus, du point de vue de la génétique, est qu’il commence à se disperser à travers le monde pour s’y installer véritablement il y a environ 40 000 à 80 000 ans, et rapidement gagner l’Asie du Sud-Est, l’Australie, l’Europe et l’Asie de l’Est. Les humains auraient ensuite atteint des destinations plus lointaines comme les Amériques il y a environ 15 000 à 35 000 ans, puis les iles lointaines de l’Océanie, où ils se sont installés plus récemment, il y a seulement 1 000 à 4 000 ans. Nous verrons en détail, dans les chapitres suivants, la façon dont s’est déroulé le peuplement des différents continents.
Une question importante reste en suspens : quand et comment les premiers Sapiens ont-ils quitté le continent africain ?
En 1994, les anthropologues Marta Lahr et Robert Foley avaient avancé l’hypothèse qu’il y aurait eu des dispersions multiples d’hommes modernes hors d’Afrique pendant le pléistocène. Sur la base de restes fossiles et archéologiques, ils suggéraient que la première dispersion réussie hors d’Afrique se serait faite par une route côtière du Sud, partant d’Afrique de l’Est pour suivre les côtes de l’Asie du Sud et atteindre finalement l’Australie, il y a environ 50 000 ans. Arrive la génétique. Les premières données provenant de l’ADN mitochondrial et du chromosome X, dans les années 2000, ont plutôt pesé dans le sens d’une sortie unique et côtière de l’homme moderne il y a environ 60 000 ans. Cette hypothèse a été renforcée avec l’arrivée des études utilisant des puces à ADN. Cependant, d’autres explications restent en lice et les controverses se poursuivent sur ce sujet.
De récentes études portant sur le séquençage du génome complet ont montré que tous les non-Africains contemporains descendent d’une seule et même population ayant quitté l’Afrique il y a moins de 60 000 ans. Certes, les habitants modernes de la Papouasie-Nouvelle-Guinée présentent des traces génomiques d’une dispersion plus ancienne à partir de l’Afrique, il y a environ 120 000 ans, mais ce fait reste à confirmer et, de toute évidence, il n’a contribué que faiblement à la diversité de la plupart des populations eurasiennes d’aujourd’hui.
L’ADN ancien a également fourni des informations précieuses quant à la sortie d’Afrique de notre espèce. Comme nous l’avons vu dans le chapitre précédent, les génomes de tous les individus d’origine non africaine contiennent environ 2% de matériel génétique d’ascendance néandertalienne, ce qui suggère que le métissage s’est principalement produit peu de temps après sa sortie de l’Afrique, vraisemblablement dans le Moyen-Orient, ce qui est compatible avec un modèle de sortie unique de l’homme hors d’Afrique. Plus généralement, les données de l’ADN ancien ont permis d’affiner les différents modèles proposés pour expliquer les origines de notre espèce. Ainsi, le modèle le plus soutenu par la génomique aujourd’hui est le modèle d’assimilation : notre espèce, née en Afrique, en serait partie pour peupler le reste du monde, et aurait « quasiment » remplacé la totalité des populations locales d’hommes archaïques rencontrés.
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