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Les bijoux et parures les plus anciens
Les bijoux et ornements corporels les plus anciens à la préhistoire
Nejstarší šperky & ozdoby těla
Exposition temporaire
Du 22 septembre 2023 au 29 février 2024
National Museum
Prague – Tchéquie
L’exposition « Les bijoux et ornements corporels les plus anciens » présente des « bijoux », parures et ornements du corps humain parmi les plus anciennes preuves de l’expression artistique de l’homme de la préhistoire en Moravie. Exposition visible à Prague.
Des bijoux et parures témoins des sociétés de la préhistoire
Les artefacts que l’homme préhistorique utilisait pour orner son corps, ses vêtements et accessoires présentaient des formes variées. L’homme ramassait et retouchait des objets de la nature ou créait des ornements lui-même. La collecte est un phénomène étroitement lié à cette activité et l’exposition tente de répondre à la question « Quels étaient les critères de cette collecte qui auraient pu être purement utilitaire aussi bien que symbolique ?« .
Pour les chercheurs, les ornements et parures pouvaient servir plusieurs objectifs : objets d’échange, de troc, ou pour marquer l’appartenance à un groupe/ethnie ou à un statut social particulier.
Une collecte à plusieurs dizaines de jours de marche
Pour trouver certains coquillages les Homo sapiens de la Moravie parcouraient l’Europe, les rapportaient de très loin, les rassemblaient et les conservaient. C’était pour leurs formes, les couleurs ou les qualités du matériau que l’Homme se lançait en expédition, ou bien lors de chasses. Véritable artiste, il créait aussi bien des artefacts uniques (à l’échelle mondiale), que des séries répétitives du même objet. Il créait ses parures de façon simple ou bien sophistiquée. Il les décorait simplement ou de manière plus technique, les préservait, les transmettait, les perdait et retrouvait, les réparait, ou imitait ceux qui étaient cassés ou perdus. Parfois il pouvait également les jeter ou les briser avec une intention qui nous échappe.
Tous les matériaux disponibles…
D’après les objets trouvés et préservés jusqu’à nos jours on peut supposer que pour les parures, les matières dures animales étaient privilégiées, comme les os, les cornes ou bois, les dents ou encore les griffes. Les os et dents d’humain étaient plus rarement utilisés. Selon la région d’autres matériaux étaient empruntés à la nature : des pierres, des fossiles, des coquilles et coquillages. Le critère pour la classification de l’objet comme ornement, soit du corps soit du vêtement ou accessoire, se base sur la présence d’un trou, d’un oeil ou d’une rainure, donc des modifications fonctionnelles permettant d’attacher ou de suspendre l’objet.
Zoom sur les perles en forme de seins (à droite)
Série de perles en forme de sein, cylindriques, en ivoire de mammouth, trouvées au cours de plusieurs saisons de fouilles par B. Klima. (Dolni Vestonice I, Gravettien, dimensions 0,9-3,2 cm and 1,5-2,4 cm)
… y compris ceux qui n’ont pas laissé de traces
Le caractère non durable de certains matériaux les rend invisibles à nos yeux mais il est certain que les hommes utilisaient d’autres matières pour réaliser des ornements. Les plantes, les feuilles, les branches, le bois, les peaux d’animaux qui ont pu servir d’ornements ne se sont pas conservés. Il est évident que les seuls bijoux ou ornements qui nous sont parvenus sont ceux qui étaient suffisamment solides pour résister au temps.
D’après des morceaux d’ocre ou de charbon retrouvés il est également permis de supposer que l’homme ornait directement son corps à l’aide de colorants pour réaliser des peintures corporelles, des tatouages et même des scarifications.
Les ornements et colorations étaient également utilisés lors de l’inhumation des défunts mais nous n’avons pas les clefs pour comprendre les comportements rituels et leurs significations symboliques.
Quelles significations pour les parures ?
Notre société actuelle tend à réduire le sens des ornements à une simple décoration. Pour comprendre la fonction des parures et ornements du corps les plus anciens il faut prendre en considération toutes les significations attribuées aux ornements dans les sociétés ethniques. Les pratiques de ces populations sont à la base de l’étude des parures personnelles : expression esthétique, confirmation de l’identité, du statut social, message sexuel, appartenance au groupe ethnique ou catégorie sociale, élément rituel, don, offrande, amulette, objet protecteur ou guérisseur, talisman, objet d’échange, moyen de communication ou élément de système de calcul.
n°8 Vénus Dolni Vestonice V – n°9 la Vénus Dolni Vestonice XIV
Zoom sur une venus atypique (la pièce étiquetée 9)
Baguette aux seins en ivoire de mammouth (Vénus XIV), trouvée en 1937 lors des fouilles de K. Absolon. (Dolni Vestonice I, Gravettien, hauteur 8,7 cm, largeur 1,7 cm)
La parure, fenêtre sur la vie des femmes et hommes du Paléolithique
Grâce à l’étude des parures les plus anciennes on peut jeter un coup d’oeil sur la vie de l’homme préhistorique, créateur notamment de la Vénus de Vestonice. La recherche permet de découvrir ses capacités technologiques et peut-être apprendre quelque chose sur sa vie quotidienne et sa vie spirituelle.
Zoom sur la Vénus de Vestonice
Vénus de Vestonice, une sculpture exceptionnelle de femme en terre cuite. Trouvée dans le foyer central le 13 juillet 1925 par Seidl et E. Dania lors des fouilles dirigées par K. Absolon. (Dolní Vestonice I, Gravettien, trouvée en deux parties, hauteur totale 11,1 cm, largeur 4,4 cm).
Zoom sur la statuette masculine Le Chamane ou La Marionette
Statuette en ivoire de mammouth : représentation d’un homme relativement rare dans l’art paléolithique. Trouvée dans une sépulture d’homme en 1891 par A. Makowsky et accompagnée de beaucoup d’autres objets. (Brno 2, rue Francouzská, Gravettien, trois parties séparées: la tête, 6,7 cm de hauteur ; le corps, 13,5 cm de hauteur ; le bras, 9,8 cm de longueur).
Une exposition à Prague de l’art mobilier en Moravie
L’exposition présentera avant tout des artefacts provenant des sites moraves de Dolni Vestonice, Pavlov, Predmosti – points forts des collections paléolithiques de l’Institut Anthropos / Musée de Moravie. Dans le passé, ces gisements ont été fouillés à plusieurs reprises par les spécialistes de plusieurs institutions ; il en résulte que les collections sont éparpillées dans plusieurs lieux, même si les artefacts ont été découverts côte à côte !
Comment l’Homme de la préhistoire se représentait ? Quelle était son approche ?
Les réponses se trouveront parmi les statuettes originales des femmes Vénus ou les figurations masculines. Quelques représentations de l’homme portant des ornements du corps sont également présentées. Ces artefacts témoignent d’une variabilité immense des ornements du corps utilisés par les Hommes de l’Age de la Pierre (Paléolithique supérieur).
Pour cette exposition, l’Institut archéologique de l’Académie des Sciences de la République Tchèque et le Musée National ont également prêté les artefacts de leurs collections.
Mgr. Martina Galetová, Ph.D.
Photographie copyright Musée National de Prague.
Textes adaptés du dépliant réalisé pour l’exposition « Nejstarší šperky & ozdoby těla » par Mgr. Martina Galetová, Ph.D.
Visite de l’exposition Les bijoux et ornements corporels les plus anciens
En pratique Les bijoux et ornements corporels de la préhistoire au National Muséum de Prague Exposition du 22 septembre 2023 au 29 février 2024 |
Lieu de l’exposition :
Musée National de Prague
Complexe musela du Musée National
Václavské náměstí 68,
Prague 1
Site officiel
Horaires
Tous les jours de 10H00 à 18H00
Tarif :
Plein tarif : 280 CZK
(env. 11,35 euros)
Tarif réduit : 180 CZK
(env. 7,30 euros)
Etudiants – de 15 ans : gratuit