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Pourquoi ne trouve-t-on pas pas tous les fossiles dans une lignée ?
Ce manque de fossiles intermédiaires remet-il en cause la théorie de l’évolution ?
Effectivement les paléoanthropologues ne trouvent pas toujours tous les fossiles d’une espèces qui a évolué sur plusieurs millions d’années. Il y a des « trous » dans notre lignée comme dans beaucoup d’autres espèces. Cela intéresse beaucoup moins de savoir qu’il manque un fossile de l’ancêtre du moustique il y a 2 millions d’années que celui d’un homme !
Ce manque de fossiles intermédiaires ne veut pas dire qu’une espèce ait pu apparaître de manière spontanée. Depuis Pasteur, en 1862, les générations spontanées ne sont que des chimères… et plus aucun scientifique ne pense que les souris apparaissent magiquement dans des piles de linge…
Alors, pourquoi ces « trous » dans notre arbre généalogique ?
Tout d’abord, rien ne dit que nous n’allons pas retrouver dans six mois ou un an un fossile qui permettra d’enrichir et d’expliquer notre lignée. Les découvertes sont fréquentes et parfois étonnantes comme celles de Toumaï en 2001 et d’Homo floresiensis en 2003 et Homo luzonensis en 2007, et Homo naledi en 2013.
Plusieurs réponses pour expliquer ce manque de fossile :
> tous les individus décédés n’ont pas la chance de bénéficier de bonnes conditions pour être fossilisés. Ce processus naturel est même extrêmement rare et il dépend des conditions géologiques et climatiques. Dans les pays tropicaux, les individus morts on plus de mal à se conserver. Il devient plus facile de retrouver des fossiles à partir du moment ou les hommes préhistoriques ont commencé à enterrer leurs morts.
> les chercheurs ne peuvent pas retourner toute la terre de l’Afrique. Il faut trouver le bon site à fouiller. Le choix des lieux à explorer est réalisé en fonction des données géologiques connues et des précédentes découvertes. Les gorges d’Oldulvaï (en Tanzanie) ou la Sierra d’Atapuerca (en Espagne) sont de véritables gisements de fossiles, au sens propre du mot.
> il faut être là au bon moment ! Par exemple, dans le cas de Toumaï, si l’équipe était passée un an avant ou après, elle n’aurait certainement pas découvert son crâne… Les vents du désert sont capricieux et dévastateurs découvrant ou recouvrant de sable des régions entières en quelques jours seulement.
> il faut être vigilant. Certains restes fossiles n’ont peut-être pas encore été correctement identifiés… Il est possible qu’un fossile intermédiaire soit actuellement « rangé » avec d’autres restes. (Voir La redécouverte du fossile du Moustier 2, par Bruno Maureille).
Le manque de fossile ne prouve pas qu’une espèce n’existe plus, un exemple : le coelacanthe.
Le coelacanthe était un poisson dont on avait retrouvé des fossiles datés entre 350 millions et 70 millions d’années. Depuis cette date, plus aucune trace dans les strates géologiques… On croyait tout simplement que celui-ci avait disparu et s’était éteint, comme beaucoup d’espèces.
L’histoire aurait simplement pu s’arrêter là, sauf que en 1938 on a péché par hasard aux Comores un exemplaire bien actuel de coelacanthe et qui n’avait rien d’un fossile ! Cette découverte a été confirmée en 1998 en Indonésie avec la découverte d’un autre membre de l’espèce.
Vivant dans de profondes grottes sous-marines le poisson a traversé le temps sans laisser de traces fossiles pendant 70 millions d’années !
C.R.
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