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Notre Dame de l’Assomption – Saulges
Carine Civet – Office du Tourisme de Saulges
Une construction romane
L’église Saint-Pierre de Saulges devint au XIe siècle trop étroite pour accueillir l’ensemble des paroissiens. C’est la raison pour laquelle, on éleva dans la seconde moitié du XIe siècle (1050) l’église Notre-Dame.
De cette construction d’origine subsistent les longs murs latéraux de la nef aux fenêtres romanes obstruées, ceux du chœur et au sud une puissante tour-clocher coiffée d’une toiture pyramidale du type des donjons romans, flanquée à l’Ouest d’une tourelle d’escalier. Ouvrage assurément défensif.
En 1848, d’importantes modifications, avec notamment la construction de deux bras de transept, l’un sous la tour, l’autre au Nord et l’agrandissement des ouvertures donnèrent à l’édifice le caractère qu’on lui connaît aujourd’hui.
A l’entrée de l’église, à droite, une plaque de marbre rappelle le martyre du bienheureux Julien Moulé, curé de Saulges guillotiné à Laval le 21 janvier 1794.
Julien Moulé : curé de Saulges de 1765 à 1794.
Né au Mans le 26 mars 1716, Julien Moulé mourut sur l’échafaud le 21 janvier 1794 à l’âge de 78 ans. Sa vie fut exemplaire. Quoique souffrant, l’Abbé Julien Moulé remplit son devoir de Pasteur aidé de deux vicaires, il apporta un embellissement à l’église de Saulges en l’ornant de deux autels en tuffeau : Ste Anne et St Sébastien.
En 1792, il fut décidé de faire disparaître du pays tous les insermentés, les trois prêtres de Saulges furent amenés à Laval.
Le plus jeune Jacques Houlard fut déporté en Grande-Bretagne où il resta jusqu’en 1838. L’aîné Jacques Jusseaume mourut en prison le 29 octobre 1792 à Patience. Quant à Julien Moulé resté à Patience, il fut traîné à l’échafaud le 21 janvier 1794 après un interrogatoire sommaire, ainsi que 13 autres prêtres insermentés. A la suite de plusieurs miracles, la cause de béatification des 14 prêtres martyres fut introduite à Rome au commencement du 20e siècle. Ils furent tous béatifiés par le Pape Pie XII le 11 avril 1956.
Le retable du maître-autel
Cette œuvre remarquable de l’architecte lavallois François Langlois et de son élève Michel Lemesle, réalisée en 1692 est ornée dans le respect de la tradition de trois statues : celle du centre représente la Vierge à l’enfant, celle de gauche Saint Paul et la troisième un personnage qui étrangement n’a jamais été canonisé et ne figure même pas parmi les vénérables de la cour céleste. Il s’agit de Louis II de Bourbon, prince de Condé, seigneur de Saulges.
Comme on fit croire que l’image de Condé était celle de Saint Louis, l’œuvre demeura à l’abri de tout soupçon jusqu’en 1898, date à laquelle l’Abbé Angot révéla la supercherie.
Ce pauvre prince en vit de toutes les couleurs puisqu’on prit l’initiative au siècle dernier de lui supprimer la moustache et la barbiche, de lui rectifier le nez.
On peut observer également les retables plus tardifs (1768) de Sainte Anne (Chapelle Nord) et Saint Sébastien (Chapelle Sud) avec leurs statues en terre cuite.
La statue de la trinité
A l’angle du chœur et du transept sud rayonne un modèle iconographique que l’on rencontre très rarement aujourd’hui : la Sainte Trinité (1401)
Ici, Dieu le Père est assis sur un trône. Son buste est de forme sphérique (= globe terrestre = univers), ses mains supportent les bras de la Croix sur laquelle son Fils est cloué. Le Saint – Esprit sous la forme d’une colombe descend des lèvres du Père sur la tête du fils.
Cette conception symbolique disparut à la suite du Concile de trente (1545-1563) car elle risquait de donner une fausse idée de l’égalité des trois personnes de la Trinité, le Père étant gigantesque et le Saint-Esprit réduit au rang de simple animal.
Le bas-relief des seigneurs de Valtrot
Cette œuvre d’art exceptionnelle par sa facture et son illustration semble être le premier retable de la Mayenne, on parle aussi qu’il pourrait s’agir d’un ex-voto, œuvre sculptée en 1401 à la demande de Robin et Fouquet de la Roche, seigneurs de Valtrot.
Sur fond doré, à la droite du Christ en croix, la Vierge Marie apparaît marquée par la douleur. Saint Julien, coiffé de la mitre et revêtu de la chape, reconnaissable à la fontaine qu’il fait jaillir d’un coup de cross, lui présente les donateurs (les de la Roche), derrière lesquels sont agenouillés deux jeunes garçons.
A la gauche du Christ, on distingue saint Jean l’Evangéliste, la main sur le visage en signe de souffrance, à qui saint Jean-Baptiste présente un groupe de trois femmes et cinq filles.
Certains auteurs ont vu dans ce personnage, portant tunique en peau de bête, un saint Gilles (voire un saint Cénéré), croyant avoir repéré une patte de biche sur la jambe droite du saint. Or saint Gilles a toujours été représenté en abbé, crosse en main, accompagné d’une biche blessée d’une flèche. En fait, la patte pourrait bien avoir été celle d’un agneau (avant restauration), attribut de Saint Jean-Baptiste.
Remerciements
Hominides.com remercie Romain Pigeaud, Clélia Dufayet, la Mairie de Saulges et l’Office du Tourisme de Saulges pour leur aide et leur accueil sur les sites de la vallée de l’Erve.
Saulges – Pratique
Pour aller à Saulges
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