Abri Reverdit - Hominides

Abri Reverdit
Le Vallon des Roches
Castel Merle
Sergeac

Situation de l’abri Reverdit

L’abri Reverdit fait partie de l’ensemble préhistorique du Vallon des Roches (ou Castel Merle) sur la commune de Sergeac. Il est positionné sur la rive gauche du ruisseau des Roches qui court au fond du vallon avant de se jeter dans la Vézère. C’est le seul des abris de Castel Merle qui est muré, du fait des sculptures paléolithique encore en place sur la paroi. Il est situé en face de l’abri Castanet.

Historique et recherches à l’abri Reverdit

L’abri Reverdit (anciennement abri des Roches) est découvert en 1878 par Alain Reverdit qui travaille alors pour l’Administration des Tabacs. Il fait ses recherches principalement dans les remplissages archéologiques en place, sous l’abri et met à jour 19 blocs ornés. D’autres fouilles sont effectuées par Marcel Castanet et M. Hardy puis par L. Didon et D. Peyrony en 1910. Les fouilles sont reprises entre 1911 et 1914 par Franck Delage à l’avant de l’abri. Outre des fragments sculptés ce dernier met à jour des pierres à anneaux et cupules.
C’est seulement en 1923 que Marcel Castanet, propriétaire du site, découvre une frise de sculptures sur la voûte, dans le fond de l’abri : un cheval, deux bisons et la ligne dorsale d’un troisième. Le relief a été malheureusement en partie détruit par l’érosion. Le style de la frise évoque, selon Denis Vialou, les ensembles pariétaux du Cap-Blanc ou de Commarque.
Depuis les années 60 de nombreux chercheurs se sont intéressé à l’abri Reverdit : Leroi-Gourhan en 1965, D. Robin et A. Roussot entre 1985 et 1987 (stratigraphie), Barré en 2005, Camille Boudier en 2007 (ensembles pariétaux, blocs ornés).
Les traces de plusieurs foyers dans la stratigraphie démontrent que l’abri était également occupé par l’homme.

Carte de situation des gisements préhistoriques de Castel Merle, commune de Sergeac (Dordogne).

Plan Castel Merle — Carte de Castel Merle tirée de la communication de Denis Peyrony – Le gisement Castenet, Vallon de Castel Merle, commune de Sergeac.

Abri des Merveilles
Partie vierge
Abri Blanchard II
Partie vierge
Abri Blanchard I
Abri Castanet
Partie Vierge
Abri Reverdit
Rochers de l’Acier
Abri Labattut
Abri de la Souquette
Ferme de Castel Merle

Carte tirée de la communication de Denis Peyrony – Le gisement Castenet, Vallon de Castel Merle, commune de Sergeac.
L’auteur ne mentionne pas l’abri du Four et le Trou du guetteur qui ont été principalement occupés à la période médiévale.

A gauche de l’Abri Reverdit, vous découvrez **la stratigraphie** qui n’a pas encore été fouillée : des outils et des ossements y sont encore insérés au milieu des blocs effondrés.- Castel Merle – Sergeac – Photo Neekoo pour Hominides.com

Abri Reverdit humide — A gauche de l’Abri Reverdit, vous découvrez **la stratigraphie** qui n’a pas encore été fouillée : des outils et des ossements y sont encore insérés au milieu des blocs effondrés.- Castel Merle – Sergeac – Photo Neekoo pour Hominides.com

Les gravures sur bloc de l’abri Reverdit

Partie basse d’un bison gravé Abri Reverdit Musée national de préhistoire les Eyzies-de-Tayac

Les blocs ornés de l’abri Reverdit présentent une grande concentration de motifs pariétaux paléolithiques que l’on retrouve sur d’autres sites, les cupules. Ces « trous » de différentes grandeurs ont été creusés dans la voute. Il n’y a pas d’unanimité scientifique pour trouver une explication à ces manifestations artistiques.
Sur quelques blocs on a retrouvé des figures animales fragmentées : plusieurs têtes d’animaux (dont une d’équidé ?), moitié inférieur de bison sont gravés dans la roche… Il est impossible de savoir si ces gravure ont été effectuées sur la paroi qui se serait effondrée ensuite, ou directement sur des blocs déjà tombés au sol.

Blocs retrouvés à l’abri Reverdit présentant plusieurs cupules. Photo Brigitte et Gilles Delluc

La frise de l’abri Reverdit : un cheval, un bison, un bison…

Bison gravé sur la paroi Abri Reverdit Musée national de préhistoire les Eyzies-de-Tayac

L’érosion naturelle, la présence de deux sources (dont une qui s’écoule dans l’abri), les fouilles anciennes moins soignées que maintenant n’ont pas permis une bonne conservation des œuvres. La paroi, souffrant de gélifraction s’est écaillée dans le temps. La lecture de la frise est relativement difficile : seule la forme de l’un des deux bisons est relativement facile à voir…

En 2007, Camille Bourdier a pu réétudier la frise de l’abri Reverdit. En plus des 3 figures originelles (un cheval et deux bisons) elle en a découvert une quatrième, un animal indéterminé…
Son étude approfondie montre que les 3 figures déjà connues montrent des traces de « retouches » et de retailles. La nouvelle sculpture animale se trouve près d’un anneau taillé.

Vue générale de la frise (avec indication des 3 entités graphiques). C. Bourdier, I. Castanet-Daumas, Cl. C. Bourdier et O. Huard 2007.

Relevé analytique de l’état de surface de la zone ornée – C. Bourdier, I. Castanet-Daumas, Relevé A. Abgrall, C. Bourdier, O. Fuentes, G. Pinçon 2007.

… et un autre cheval ou un auroch ?

Relevé analytique du panneau de la nouvelle sculpture (cheval ?) – C. Bourdier, I. Castanet-Daumas, Relevé A. Abgrall, C. Bourdier, O. Fuentes, G. Pinçon 2007.

Au cours de la nouvelle étude de 2007 les chercheurs se sont intéressé à l’ensemble de la cavité, y compris les parties qui semblaient « vierges ». Sous un « anneau » percé dans la paroi les chercheurs ont découvert le cou d’un animal, puis son dos…
L’ensemble des lignes peut évoquer un cheval ou un aurochs…

L’ étude indique : « Dans son extension actuelle, la figure mesure 83 cm de longueur pour une hauteur de 50 cm, soit des dimensions assez proches de celles des bas-reliefs de la frise. Sa nature n’est pas si évidente au regard de son altération. Néanmoins, la morphologie de la tête dépourvue d’appendices frontaux, portée au-dessus de la ligne cervico-dorsale et le cou long mais épais évoquent le cheval. »